Michel Basileo et Bernard Devin, trésorier d’Al Kamandjâti France - PalSol n°74
En France, les bureaux de l’association sont à Angers, la ville où Ramzi Aburedwan a suivi ses études d’alto au Conservatoire. Son objectif est de soutenir les projets menés en Palestine.
Les principales actions menées par AK en France sont :
- la collecte d’instruments
- le financement de la scolarité de jeunes musiciens palestiniens qui viennent approfondir dans des conservatoires français leur formation pour devenir professeurs ou solistes.
- l’organisation de tournées de musiciens palestiniens
- des concerts de soutien, des spectacles, des projections de films…
- des actions culturelles dans les quartiers prioritaires de la ville d’Angers
- un voyage annuel organisé à l’occasion du Festival Al Kamandjâti en avril, pour découvrir la Palestine en musique.
En Palestine et au Liban, AK enseigne la musique à plus de 1 500 élèves. En Palestine, on compte aujourd’hui huit écoles : à Ramallah, Qaddura, Deir Ghassana, Jénine et Tulkarem ainsi que dans les camps de réfugiés de Qalandia, al-Amari et Jalazon. Depuis 2008, des cours ouverts au Liban accueillent 60 élèves dans les camps de Bourj el-Barajneh et Chatila. Depuis 2010, un programme d’éducation musicale a été mis en place pour les écoles publiques et celles de l’UNRWA (organisme de l’ONU pour les réfugiés palestiniens) : actuellement plus de 900 élèves en bénéficient chaque année.
L’éducation musicale comprend des cours d’éveil musical, des cours individuels d’instruments – nay, oud, guitare, qanoun, violon, tabla, violoncelle, piano, percussions – ainsi que des temps de pratique collective en chorale et en orchestre. L’association vise à créer un environnement pédagogique où apprentissage et jeu sont intrinsèquement liés.
La musique a un impact important dans le développement et l’éducation des enfants et leur donne de nouvelles perspectives. Elle leur permet de s’évader de la dureté de leur quotidien et permet de lutter contre les préjugés de certaines familles qui n’acceptaient pas la musique parce qu’elle ne fait pas partie de leur univers ou estiment que la réussite scolaire passe avant les activités extra-scolaires.
Devant les difficultés économiques que rencontrent nombre de familles palestiniennes, il est crucial de mettre gratuitement à la disposition de chaque élève le matériel musical dont il a besoin. AK cherche donc des instruments (tout particulièrement des cuivres), mais aussi des partitions, des pupitres, des métronomes et des outils de lutherie…
Au demeurant, même si finalement ils arrivent à bon port, l’acheminement de ces instruments n’est jamais simple. Ainsi par exemple, l’an dernier, le dernier conteneur est resté bloqué au port d’Anvers pendant plus de 8 mois par la douane israélienne. Motif : la présence de « matériel électronique » qui éveillait leur méfiance. Il s’agissait en fait de quelques pianos électriques et claviers… qui ont finalement reçu l’autorisation de voyager à l’issue d’une interminable attente !
Si de tels équipements s’ennuient dans vos greniers ou vos placards, ils revivront entre les mains de ces enfants. Si vous le souhaitez, laissez vos coordonnées, AK vous retournera une photo du bénéficiaire de votre don dès que la distribution aura été faite, après révision par l’atelier de lutherie de Shehada Shalalda à Ramallah. Shehada a appris, grâce à l’association, son métier à Angers et en Italie et lui apporte maintenant un soutien technique indispensable. Voir sur YouTube le tout récent clip vidéo « the birth of violin 2020 » qui le montre à l’ouvrage.
À noter également que chaque fois que possible, AK s’appuie sur des acheminements individuels à l’occasion de voyages en Palestine de sympathisants ou amis. Le transport ne présente alors aucune difficulté. C’est pourquoi, si le coeur vous en dit, et si vous avez un voyage en prévision ainsi qu’une main disponible pour emporter un violon, une trompette ou un saxophone, vous pouvez les contacter.
Enfin, AK cherche des relais dans les régions pour regrouper les instruments collectés avant de venir les récupérer et les prendre en charge. Si vous disposez d’un peu de place, faites-le leur savoir.
Contact : info@alkamandjati.org
Tél. : 06 17 16 55 77
www.alkamandjati.org/fr
Pour rappel, l’histoire d’Al Kamandjati et de son fondateur Ramzi Aburedwan vient d’être publiée en France aux éditions Riveneuve sous le titre « Le pouvoir de la musique, une enfance entre pierres et violon en Palestine ».
Riche d’une très solide documentation sociologique et historique l’ouvrage retrace les trente dernières années de l’histoire de la Palestine sous l’angle de la vie quotidienne. Disponible en librairie, chez l’éditeur ou auprès de l’association (voir la critique publiée dans Pal Sol n° 72 d’avril 2020).
En Isère : une belle collecte d’instruments en 10 jours
La venue d’une habitante d’Angers (avec sa voiture) dans notre région grenobloise a été l’occasion d’organiser à l’automne dernier une collecte d’instruments. Nous n’avions que 10 jours pour le faire (pour profiter de la voiture) et nous avons relevé le défi.
Trouver, 2 ou 3 lieux de stockage pour quelques jours, trouver une militante qui récupérerait le tout pour confier les instruments à la « transporteuse ». Un message sur notre page Facebook avec une présentation d’Al Kamandjâti, un message à nos différents contacts et le tour était joué.
Les propositions ont afflué de toutes parts : de la flûte à bec au piano en passant par trompette, guitare et autre banjo. Près de 40 instruments nous ont été proposés. Autant d’occasions de parler avec les donateurs de la situation en Palestine : les enfants des camps de réfugiés, l’importance de la culture, le contrôle des frontières par Israël ; et bien sûr le formidable travail fait par Al Kamandjâti.
La sensibilisation par les actions culturelles est une approche très intéressante. Et quand il s’agit d’enfants les réactions sont immédiates et positives.
Nous n’avons pas eu de solution pour le transport du piano qui sera parti ailleurs. Par contre, un mois après, un conservatoire de l’agglomération nous proposait 8 guitares qui n’étaient plus utilisées. S’est alors posée la question du transport vers Angers qui s’est réglée au bout de 6 mois quand l’une d’entre nous est allée (en voiture) prendre le frais dans l’Ouest. C’est bien cette question qu’il vaut mieux régler AVANT la collecte mais nous sommes prêts à renouveler l’initiative car nous avons eu de nouveau des propositions de dons. Nous espérons à ce moment-là avoir plus de temps et aller à la rencontre des écoles de musique et plus si affinité. Nous attendons avec impatience les photos promises pour les transmettre aux donateurs et créer ainsi une dynamique.
AT, AFPS