Le 6 juillet 2021, Al-Haq a déposé un recours en urgence auprès des Procédures Spéciales des Nations Unies (NU) au sujet de l’arrestation arbitraire, le 4 juillet 2021, par les Forces d’Occupation Israéliennes (FOI) de Farid al-Atrash, défenseur des droits humains et directeur du bureau Sud de la Commission Indépendante des Droits Humains. S’adressant à Six Rapporteurs Spéciaux des NU, parmi lesquels le Rapporteur Spécial sur la situation des droits humains dans les territoires occupés depuis 1967, Al-Haq a mis en lumière la politique d’Israël de réduction au silence de ceux qui s’opposent aux politiques et aux pratiques illégales d’Israël, et qui demandent justice et reconnaissance des responsabilités pour les violations perpétrées à l’encontre des Palestiniens, en tant que moyen de maintenir son régime d’apartheid.
A l’aube du 4 juillet, les FOI, en position au point de contrôle de Israeli Container dans la localité palestinienne de As-Sawahra Ash-Sharqiya, à l’Est de la ville de Bethléem, ont arbitrairement arrêté Farid alors qu’il rentrait chez lui en voiture en venant de la ville de Ramallah, où il avait participé à une manifestation contre l’assassinat de Nizar Banat. En raison de la détérioration de son état de santé, Farid a été transféré au Centre Médical de Hadassah à Jérusalem, avant qu’il ne soit emmené au commissariat de police de Atarot à Jérusalem, et finalement à la prison de Ofer, où il est actuellement détenu, en l’attente de son procès qui aura lieu le 7 juillet 2021.
En remarquant que l’arrestation de Farid est un exemple des tentatives d’Israël de dissuader les personnes et les organisations d’informer et de mettre en lumière les violations systématiques par Israël du droit international humanitaire et des droits humains dans les territoires palestiniens occupés, l’appel urgent a souligné la nécessité de traiter la détention arbitraire de Farid dans le contexte plus large de la politique systématique d’Israël de réduire au silence l’opposition pour maintenir son régime d’apartheid sur le peuple palestinien dans son ensemble.
Dans l’ensemble, Al-Haq a exhorté les mandats des Procédures Spéciales de l’ONU à :
- Appeler Israël, la Puissance Occupante, à immédiatement libérer le défenseur des droits humains Farid al-Atrash ;
- Exhorter Israël à immédiatement mettre fin à toute et toutes les pratiques et politiques destinées à intimider et à réduire au silence les défenseurs des droits de l’homme, en violation de leur droit à la liberté d’expression, notamment par le biais d’arrestations arbitraires, de tortures et autres mauvais traitements, de discours de haine et d’incitations à la haine institutionnalisés, de l’abrogation du droit de résidence, de déportations, et d’autres mesures coercitives ou punitives ;
- Reconnaître et traiter les efforts de réduction au silence comme faisant partie d’un régime d’apartheid imposé au peuple palestinien dans son ensemble, et approuver les observations finales de décembre 2019 sur Israël de la Commission des Nations unies pour l’élimination de la discrimination raciale, qui a reconnu les politiques et pratiques israéliennes de ségrégation raciale et d’apartheid à l’égard des Palestiniens des deux côtés de la ligne verte, et qui a identifié les politiques et pratiques israéliennes de ségrégation raciale et d’apartheid à l’égard des Palestiniens des deux côtés de la ligne verte, et
- Reconnaître la situation d’impunité existant en Israël, qui de manière décisive rend l’État incapable et peu désireux de se tenir pour responsable, et appeler à la justice internationale et à la responsabilité, y compris devant la Cour Pénale Internationale, pour les violations généralisées et systématiques des droits de l’homme par Israël, et les crimes internationaux présumés, dont le crime de transfert de population, et le crime d’apartheid, qui constitue un crime contre l’humanité.
Traduit de l’anglais par Yves Jardin, membre du GT de l’AFPS sur les prisonniers