Le 5 mai 2012, nous étions une cinquantaine de militants du collectif 14 de solidarité avec la Palestine et de clients d’ HYPER U de Douvres à manifester notre mécontentement à la direction du magasin.
Notre action avait débuté fin 2010 avec l’Association Familiale de Douvres, association locale de défense des consommateurs. Celle-ci avait envoyé à la direction d’HYPER U trois courriers successifs demandant des précisions sur le lieu de fabrication des gazéificateurs Sodastream, courriers qui sont restés sans réponse. C’est ce mépris affiché qui nous avait conduits à une première action face à HYPER U en juin 2011 (distribution de tracts, relevés d’identité par les gendarmes, rencontre avec le directeur du magasin et article dans le journal Ouest France).
Au mois de janvier 2012, l’AFPS 14 avait envoyé une nouvelle lettre à la direction d’HYPER U demandant le retrait de la vente des gazéificateurs Sodastream et menaçant d’une nouvelle action ; copie avait été envoyée au maire de Douvres. Celui-ci, dans un souci de médiation, avait organisé une réunion à laquelle participaient outre le maire, la direction d’HYPER U, l’Association Familiale et l’AFPS. A cette réunion, HYPER U plaidait l’obligation de vendre les produits proposés par la Centrale et la non responsabilité morale, et faisait de plus un chantage à l’emploi.
Après une nouvelle relance de l’AFPS auprès de la PDG d’HYPER U de Douvres, restée sans réponse, une pétition demandant le retrait de la vente des gazéificateurs Sodastream était lancée par des militants douvrais, qui recueillait 240 signatures. A réception de cette pétition, la PDG prenait contact et promettait une rencontre avec les dirigeants de la centrale régionale basée à Caen. Laissés plus d’un mois sans nouvelles, nous décidions une action un peu plus « musclée ».
C’est ainsi que nos 50 manifestants se sont retrouvés dans le magasin de part et d’autre de la ligne de caisses. La prise de parole au porte-voix à l’adresse de la direction a insisté sur l’origine des gazéificateurs et sur la vente de produits issus de colonies illégales. Des militants ont apporté des gazéificateurs retirés des rayons près des caisses, des étiquettes « fabriqué à Ma’ale Adumim colonie israélienne de Palestine » ont été collées sur les cartons d’emballage puis ceux-ci ont été remis en place.
L’opération a duré environ 15 minutes. Le personnel aux caisses comme à l’accueil, est resté serein, peut-être « préparé » par une petite note d’information que nous lui avions distribuée le samedi précédent qui précisait la position de leur direction ; seul le chef de magasin semblait très contrarié.
Les militants sont restés quelque temps dans le magasin et ont été accueillis à la sortie par les gendarmes auxquels certains ont dû donner leur identité dont les présidents de l’AFPS 14 et des Femmes en Noir de Caen.
Le directeur est alors descendu de son bureau, furieux, et en présence des gendarmes a menacé de régler cela la prochaine fois à la Kalachnikov.
Cette petite manifestation a provoqué la réaction de la PDG qui prenait contact dans l’après-midi même. Elle plaidait toujours sa non responsabilité sur les produits mis en vente dans son magasin. Elle essaie de détourner notre colère sur la centrale régionale et nationale et promet à nouveau d’essayer de créer un contact avec les dirigeants régionaux de Système U.
Bilan quinze jours après l’événement :
Pas de rendez-vous avec les instances régionales de Système U
Pas d’instruction suite à dépôt de plainte.
Et les gazéificateurs sont toujours en rayon.
Et nous sommes toujours là.