Sa lecture met en évidence la continuité de l’action de l’AFPS malgré le confinement. Dans un contexte ne permettant pratiquement plus de réunions ou de manifestations dans l’espace public nos activités se sont poursuivies par télétravail et par téléconférences.
On note dans ce RA la place de campagnes nationales fortes, l’implication des membres tant localement que dans les groupes de travail thématiques.
On y trouve trace de nos combats, de nos succès, mais également de nos limites. Ainsi, si nous avons renforcé nos liens avec la société civile palestinienne et notre soutien à la résistance populaire ; nous n’avons pas réussi à infléchir la politique française à l’égard de la Palestine et d’Israël.
Dans un contexte aggravé notre combat pour les droits du peuple palestinien s’est poursuivi et diversifié.
La période écoulée depuis le dernier congrès se caractérise par une aggravation de la situation pour le peuple palestinien.
Que ce soit suite à l’élection de Trump aux États-Unis et son soutien aux politiques de Netanyahou. Puis à l’accession de Biden à la présidence qui, malgré des retours sur certaines décisions, dont le rétablissement de la représentation de l’OLP à Washington, ou la participation des USA à l’UNRWA, continue à opposer des vétos aux résolutions condamnant Israël.
De même, le gouvernement israélien a accéléré la colonisation, durci l’occupation, le blocus de Gaza, préparé des mesures d’annexion et voté la loi du 19 juillet 2018 « Israël, État-Nation du peuple juif », loi fondamentale qui codifie l’inégalité des droits, encourage la colonisation et officialise le régime d’apartheid.
L’annexion de fait s’est poursuivie sur le terrain.
Les élections législatives de mars 2021 ont abouti à la formation d’un gouvernement de coalition le 13 juin 2021 dirigé par le Premier Ministre d’extrême droite Naftali Bennett.
En Palestine, la réunion des partis en septembre 2020, puis l’annonce des élections, ont suscité des espoirs de renouvellement, voire d’unité nationale, vite démentis par l’annulation de celles-ci annoncée le 29 avril 2021.
En France, les soutiens aux politiques israéliennes ont poursuivi leurs pressions sur le gouvernement, les élus et l’opinion publique. La résolution Maillard adoptée à l’Assemblée nationale en décembre 2019, illustre un fort alignement sur le lobby pro-israélien. En mai 2021, le gouvernement n’a pas dénoncé les provocations du gouvernement israélien et des colons à Jérusalem et publié un communiqué scandaleux n’évoquant que le droit d’Israël à se défendre.
L’arrêt de la CEDH de juin 2020 a confirmé la légalité de l’appel au boycott, mais d’autres menaces pèsent sur nos libertés, en particulier avec les amalgames entre antisémitisme et critique de l’État d’Israël, ou antisionisme. Ou la définition de l’antisémitisme de l’IHRA votée par des collectivités territoriales. D’autres menaces pèsent sur la liberté d’expression et sur les libertés en général (décrets de décembre 2020 sur le traitement des données personnelles, loi « sécurité globale » et « loi confortant le respect des principes de la République », liberté de manifestation…). Situation qui a conduit l’AFPS à s’engager pour la défense des libertés.
Dans ce contexte difficile, tout en poursuivant les campagnes engagées antérieurement, nous avons structuré, étendu et diversifié nos actions, poursuivant notre combat pour la défense des droits de l’ensemble des Palestiniens, pour le soutien à la Résistance populaire et pour le droit à contester activement la politique d’expansion coloniale et d’apartheid de l’État d’Israël.
Ces difficultés ne doivent pas faire oublier des signes d’espoir : succès de la campagne de BDS contre le tramway colonial à Jérusalem, décisions de la CJUE sur l’étiquetage des produits des colonies, publication d’une liste des entreprises impliquées dans la colonisation, décision de la Procureure de la CPI d’enquêter sur les exactions d’Israël, arrêt de la CEDH sur le droit d’appeler au boycott, condamnation par le Comité des Droits de l’Homme de l’ONU des punitions collectives israéliennes à l’égard des Palestiniens.
Les grandes batailles de la période 2017-2021
On peut citer les campagnes 2017-2018 « justice pour la Palestine ». Le soutien aux Marches du Retour et la mobilisation pour Gaza. La bataille pour les libertés, contre les amalgames et pour le droit au boycott. Les campagnes BDS. Celle pour la libération des prisonniers politiques palestiniens. La défense des droits du peuple palestinien, dont la reconnaissance de l’Etat de Palestine, le rejet du « plan Trump » et la campagne contre les annonces d’annexion, la lutte contre l’apartheid israélien. La résistance à l’épuration ethnique à Jérusalem. La solidarité avec les Palestiniens face à la pandémie de Covid-19.
L’activité des groupes locaux (GL)
Nous avons reçu les retours de 66 GL sur 95 à un questionnaire transmis pour qu’ils puissent rendre compte de leur activité depuis le dernier congrès (Un tableau des réponses peut être consulté sur le nuage de l’AFPS).
Il en ressort que les conditions sanitaires et les difficultés de fonctionnement qu’elles ont entraînées ont provoqué une réduction des activités et des difficultés de communication.
Les actions emblématiques sont le plus souvent des manifestations culturelles ou des journées de solidarité annuelles, des réunions publiques à l’occasion de tournées de militants palestiniens ou d’israéliens anticolonialistes, des conférences ou des projections de films, parfois certains projets ou des missions en Palestine.
L’élargissement des relations avec les élus et partis politiques au-delà des partenaires habituels est difficile. De même, les relations avec les médias sont parfois satisfaisantes mais le plus souvent difficiles.
Les GL disposent majoritairement d’un petit nombre de militants actifs, souvent investis dans d’autres activités, souvent âgés, ce qui complique certaines actions demandant une présence significative sur le terrain.
Les manifestations d’intérêt des jeunes sont nombreuses mais plus rarement suivies d’adhésion.
Le fonctionnement national
On peut citer le congrès, instance souveraine de l’association, tous les 3 ans. Il élit les membres du conseil national.
Le congrès devait se tenir les 16 et 17 mai 2020. Sa préparation a été interrompue par le confinement. La première phase a été réalisée en visioconférence, clôturée par un voté par correspondance, dépouillé devant huissier le 7 décembre 2020.
Le Conseil national (CN) qui se réunit tous les trimestres. Et le Bureau national (BN) qui se réunit en principe toutes les semaines.
Les groupes de travail (GT) qui peuvent impliquer des adhérents non-membres du CN. Par ordre alphabétique : BDS, Comité de rédaction de PalSol, Commission administrative et financière, Communication, Culture, Formation, Gaza, Groupe d’appui juridique et judiciaire, La jeunesse avec la Palestine, Manuels scolaires et publication pour la jeunesse, Missions, Parrainages d’enfants, Prisonniers politiques palestiniens, Projets, Réfugiés, Soutien à la résistance populaire. Ainsi que la Commission de résolution des conflits.
Un certain nombre de temps forts, rassemblements nationaux, ponctuent l’activité de l’AFPS, dont les principaux sont :
L’Université d’été, tous les trois ans. Organisée en 2021 sous forme de visioconférences, ce qui a permis à un plus grand nombre d’y participer.
LaFête de L’Humanité un lieu de rencontres, de débats, d’informations. Il permet de présenter l’activité des GT. Les contraintes sanitaires ont conduit à son annulation en 2020. Un format réduit en 2021, nous a permis d’organiser un stand et une soirée.
Au siège, l’équipe des salarié.es se compose de trois personnes : un chargé de gestion administrative et financière, une coordinatrice, chargée des campagnes et des relations avec les GL (agenda, échos du national et des GL…) et une attachée de presse (communication externe, revue de presse, relations avec la presse et animation des réseaux sociaux…). L’équipe a principalement fonctionné en télétravail depuis le début du confinement.
CONCLUSION
Au cours de la période qui vient de s’écouler depuis le dernier congrès de mai 2017, notre association a considérablement développé ses actions, en les structurant et en les diversifiant.
Ainsi le thème de l’apartheid israélien, abordé depuis le rapport Falk-Tilley, a pris une importance croissante avec la dénonciation de la loi « Israël, État-nation du peuple juif » et plus récemment du plan Trump et des menaces d’annexion. La dénonciation de ce régime israélien est devenue un thème unificateur de nos campagnes.
La bataille pour les libertés, la liberté de contester la politique israélienne, ou le droit au boycott se poursuivra.
Par ailleurs, la population de nos adhérents est globalement vieillissante. La mobilisation de nouveaux militants permettant le rajeunissement de nos effectifs, reste une priorité absolue.