Plusieurs dizaines de manifestants ont tenté de bloquer le siège de l’ONU à Ramallah le 22 août en solidarité avec Bilal Kayed, dont la grève de la faim atteindra le 70e jour le lendemain. Parmi les protestataires, Abu Mohammed réclame la libération du militant palestinien mais ne croit pas à la clémence de la justice israélienne. « Je suis venu aujourd’hui pour soutenir Bilal Kayed qui est dans un très mauvais état de santé, déclare-t-il. On vient lui donner des forces pour tenir. Je ne pense pas que les autorités israéliennes feront quelque chose pour lui, pas avec ce gouvernement ».
La Cour suprême israélienne a étudié le 22 août la demande de libération déposée pour Bilal Kayed. Après avoir purgé une peine de prison de près de quinze ans pour participation à la deuxième Intifada, ce membre du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) reste détenu administrativement par Israël, c’est-à-dire sans procès et pour une durée illimitée. Cette décision l’a poussé à cesser de s’alimenter.
Hospitalisé dans un état jugé sérieux, il est de plus attaché à son lit. Sa famille réclame la fin de son calvaire. La plus haute juridiction israélienne doit rendre sa décision ce jeudi 25 août. En attendant, des rassemblements avaient lieu ce lundi 22 août dans les territoires palestiniens.
Record de détenus administratifs
Le cas de Bilal Kayed détenu administrativement alors qu’il allait être libéré n’est pas unique. Plusieurs prisonniers palestiniens ont subi récemment ce type de procédure dénoncée par le coordinateur des affaires humanitaires pour les Nations-Unis au Proche-Orient.
« Deux autres prisonniers sont dans la même situation et ils ont commencé une grève de la faim il y a une quarantaine de jours, explique Dalia Nasser, une jeune militante proche du FPLP. Comme Bilal Kayed, après avoir purgé leur peine, ils ont écopé d’une détention administrative. La mère de Bilal Kayed l’attendait devant les portes de la prison avec le reste de sa famille pour le revoir. Mais il n’a finalement pas pu sortir. C’est vraiment terrible ».
Selon l’ONU, le nombre de détenus administratifs dans les prisons israéliennes n’a jamais été aussi important depuis huit ans.