Le mardi 16 mars, le tribunal correctionnel de Lyon aura à se prononcer sur les poursuites intentées par la société Teva, un groupe pharmaceutique israélien, contre la directrice de publication du site Europalestine, Olivia Zemor, pour avoir rendu compte en 2016 d’une action de boycott de Teva organisée à Lyon en 2015.
L’AFPS, qui a toujours défendu le droit d’appeler au boycott des produits israéliens dès lors qu’il est motivé par les multiples violations du droit par l’État d’Israël, lui apporte son soutien et demande sa relaxe. Elle assure le Collectif lyonnais pour la Palestine, qui avait organisé l’action de 2015 et se trouve ainsi indirectement attaqué, de toute sa solidarité.
Le maintien de cette poursuite judiciaire est d’autant plus scandaleux que la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH), par un arrêt très important rendu le 11 juin 2020, précise que « L’action d’appel au boycott pour contester la politique d’un État relève de l’expression politique et militante, et concerne un sujet d’intérêt général », dans la mesure où il ne comporte pas de dérive violente et haineuse, ou de propos racistes.
Par une « dépêche » du 20 octobre 2020 adressée aux procureurs, le ministre de la Justice s’est obstiné dans une interprétation biaisée de cet arrêt. Cette « dépêche » est très contestable et la France doit appliquer le droit. Nous comptons sur les juges du tribunal pour respecter totalement l’esprit et la lettre de l’arrêt de la CEDH.
L’AFPS appelle tous ses adhérent·e·s et sympathisant·e·s de la région Rhône-Alpes à manifester leur soutien et à participer au rassemblement qui aura lieu devant le tribunal le mardi 16 mars à 13h. Elle y marquera aussi sa présence en tant qu’instance nationale.
Le Bureau national de l’AFPS
11 mars 2021
>>À lire : la fiche de l’AFPS sur l’arrêt de la CEDH