Soixante ans de souffrance, 60 ans d’humiliation, 60 ans de douleur et 60 ans de patience, mais 60 ans de détermination pour un peuple qui continue sa résistance historique contre les forces de l’occupation israélienne malgré toutes les pertes et en dépit de notre situation dramatique causée par ces longues années d’occupation.
Le 15 mai 1948 est le début d’une longue histoire de souffrance, d’occupation et d’humiliation pour notre peuple, le peuple isolé, le peuple enfermé et le peuple courageux, le peuple palestinien, le peuple qui est en train de vivre actuellement une situation très difficile depuis sa Nakba ou la catastrophe de 1948 qui restera dans la mémoire de toutes les générations palestiniennes.
Depuis 1948 et jusqu’à nos jours, notre peuple palestinien souffre de toutes les mesures de l’occupation : massacres-crimes-attaques-agressions-humiliations-difficultés-
bombardements-fermeture-encerclement-prisons.
La catastrophe pour les Palestiniens a commencé par des massacres et par des crimes commis par les forces de l’occupation israélienne contre des femmes et des enfants voire des vieillards isolés, qui ont été obligés de quitter leurs maisons et leurs villages occupés par les militaires israéliens. La majorité de ces Palestiniens sont toujours réfugiés dans les pays arabes voisins et attendent toujours leur droit au retour dans leur villes et villages d’origine. Ils rêvent de retrouver Jaffa , Haifa, Nazareth, Ramla et Safad, ils gardent toujours les clés de leurs maisons en gardant l’espoir de revenir toujours vivre sur leur terre palestinienne.
Ces massacres, de Deir Yassin et Haifa depuis la Nakba de 1948 en passant par Sabra et Chatila et en arrivant à Jabalya en 2008, montrent le vrai visage de l’occupation qui a créé son Etat sur les souffrances d’un autre peuple, un Etat qui, encore aujourd’hui, pratique l’épuration ethnique, viole le droit international, inflige une punition collective monstrueuse à la population civile de Gaza et de Cisjordanie et continue à dénier aux Palestiniens leurs droits humains et leurs aspirations nationales.
Nous célébrons le soixantième anniversaire de la Nakba, la catastrophe de la dépossession et de l’expulsion de près d’un million de Palestiniens de leurs villes et villages après des massacres et des crimes commis par les Israéliens. Cette catastrophe dure encore, comme en témoigne la laideur des camps de réfugiés au Liban, en Jordanie, en Syrie et en Palestine même.
Nous célébrons cette occasion cette année qui est marquée par la division palestinienne, le blocus imposé à la population civile dans la Bande de Gaza mais surtout de l’absence des perspectives pour un processus de paix en plein échec avec la non application israélienne de tous les accords de paix signés et garantis par la communauté internationale.
Les Palestiniens rendent hommage en cette occasion triste à tous nos martyrs tombés pour une Palestine libre, à tous nos détenus et prisonniers qui ont passé de longues années derrière les barreaux israéliens, mais surtout à nos réfugiés qui attendent toujours dans les camps de réfugiés dans les pays d’exil et en Palestine, et qui rêvent de retrouver leurs villes et villages d’origine.
Aujourd’hui, et après 60 ans passés de cette catastrophe, nous sommes toujours occupés, malgré tous les accords signés, malgré toutes les promesses, malgré toutes les résolutions internationales, malgré toutes les garanties internationales, nous souffrons toujours et nous restons toujours occupés et notre terre est toujours est dans les mains des colons et des soldats occupants.
Il ne faut pas oublier l’histoire noire de cette occupation. Cette commémoration de la Nakba nous rappelle cette histoire noire de cette occupation aveugle qui déteste la vie et la lumière, une occupation qui a privé les Palestiniens non seulement de leur terre, mais aussi de leurs droits les plus fondamentaux.
Nous, les Palestiniens, nous n’allons pas oublier nos martyrs, nos blessés, les larmes de nos enfants et les cris de nos mères, ni nos prisonniers et les sacrifices d’un peuple qui a donné tout pour que la Palestine vive, et nous n’allons pas baisser les bras contre l’occupation : tout cela est écrit dans la mémoire d’un peuple courageux, un peuple qui lutte pour la liberté et pour la paix.
Après 60 ans d’occupation, nous avons le droit d’être libres et nous avons le droit d’avoir un Etat libre et indépendant. Après 60 ans de souffrance, nous rêvons toujours de vivre dans un Etat libre et autonome mais nous rêvons surtout d’une paix juste et durable dans notre région.
Après 60 ans de négligence, nos réfugiés palestiniens dans les camps de l’intérieur et du diaspora ont le droit de revenir trouver leurs villages et villes d’origine, ils ont le droit de retourner vivre sur la terre de leurs pères, car le droit au retour de tous les réfugiés expulsés depuis 1948 est sacré.
A cette occasion nous allons continuer nous, les Palestiniens, notre attachement à notre terre et à notre chère et seule patrie : la Palestine. Malgré nos pertes et malgré notre souffrance, nous resterons toujours fidèles à nos principes : la liberté et la paix.
En cette occasion nous avons un seul mot à dire : la Palestine malgré toutes ces années de souffrance et de douleur, malgré toutes les mesures de l’occupation et malgré l’indifférence de la communauté internationale impuissante, restera toujours vivante et notre pays sera libre un jour grâce aux sacrifices de notre peuple courageux.Un peuple qui demande une chose en cette occasion : le respect et l’application du droit international en Palestine.