Cinquante-sept législateurs américains ont demandé jeudi au Département d’État et au FBI d’ouvrir une enquête sur la mort de la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh.
Dans une lettre adressée au secrétaire d’État américain Antony Blinken et au directeur du FBI Christopher Wray, les législateurs - un quart des démocrates de la Chambre des représentants, menés par les représentants Andre Carson, Lou Correa et Wray. Andre Carson, Lou Correa et Bill Pascrell - ont indiqué qu’ils étaient "profondément préoccupés" par sa mort, soulignant les rapports contradictoires de l’armée israélienne, des médias internationaux et des témoins oculaires du meurtre de la journaliste d’Al Jazeera.
57 Members of Congress, led by @RepAndreCarson @RepLouCorrea @BillPascrell, are calling publicly for a US investigation of Palestinian-American journalist Shireen Abu Akleh's killing and a determination of whether US laws were violated. pic.twitter.com/ijWyvXemU0
— Debra Shushan 🌻 דבורה שושן 🌻 دبرا شوشان (@DrShushan) May 20, 2022
"En tant qu’Américaine, Mme Abu Akleh avait droit à toutes les protections accordées aux citoyens américains vivant à l’étranger", ont écrit les législateurs, exhortant Blinken et Wray "à défendre les valeurs sur lesquelles notre nation a été fondée, notamment les droits de l’Homme, l’égalité pour tous et la liberté d’expression. Nous avons le devoir de protéger les Américains en reportage à l’étranger."
Bien que la lettre circule depuis plusieurs jours, sa diffusion et sa publication interviennent quelques heures après que Haaretz ait rapporté que la division des enquêtes criminelles de la police militaire de l’armée israélienne n’a pas l’intention d’enquêter sur la fusillade mortelle, malgré la pression internationale généralisée.
"Les journalistes du monde entier doivent être protégés à tout prix", ont-ils écrit, saluant à la fois la description par le Département d’État de son assassinat comme "un affront à la liberté des médias" et ses actions et déclarations à ce jour en faveur d’une enquête approfondie par le gouvernement israélien.
"Cependant, étant donné la situation précaire dans la région et les rapports contradictoires entourant la mort de Mme Abu Akleh, nous demandons au Département d’État et au FBI de lancer une enquête sur la mort de Mme Abu Akleh", ont-ils écrit. "Nous demandons également au Département d’État américain de déterminer si les lois américaines protégeant Mme Abu Akleh, une citoyenne américaine, ont été violées."
Dans une déclaration publiée en réponse à la lettre, l’ambassadeur d’Israël aux États-Unis, Michael Herzog, s’est dit "découragé" par sa parution, ajoutant : "Cette lettre n’offre pas une représentation équitable de l’affaire, ignore le contexte important des événements qui ont conduit à la mort tragique de Mme Abu Akleh et aboutit à une conclusion erronée."
Herzog a poursuivi en défendant les opérations des forces de défense israéliennes à Jénine, comme celle au cours de laquelle Abu Akleh a été tué, affirmant qu’Israël combat une "vague meurtrière d’attaques terroristes palestiniennes". L’ambassadeur a également déclaré que les législateurs ont ignoré la demande d’Israël d’une enquête conjointe dans leur lettre, ce qui, a-t-il dit, "donne lieu à la fausse impression qu’Israël s’oppose à une véritable enquête."
Herzog a conclu sa déclaration en disant qu’au lieu d’envoyer "des messages non constructifs, la vérité et la justice seraient mieux servies en demandant à l’A.P. de donner à Israël l’accès à la balle et de permettre l’achèvement de l’enquête avec les États-Unis dans un rôle d’observateur".
L’armée israélienne, quant à elle, a annoncé avoir identifié le fusil d’un soldat qui pourrait avoir été utilisé pour tuer Abu Akleh, bien qu’elle ne puisse en être certaine tant que les responsables palestiniens n’auront pas fourni la balle fatale pour analyse.
Traduction : AFPS