Selon les premières enquêtes du PCHR, Samedi 29 mai 2004, vers 23 heures, des véhicules militaires lourds de l’armée, renforcés par des hélicoptères, ont pénétré de 300 mètres dans le bloc J du camp de réfugiés de Rafah, près de la frontière égyptienne.
Protégés par un pilonnage intense, l’armée a commencé à démolir un certain nombre de maisons palestiniennes et cela sans avoir permis aux habitants d’enlever auparavant leurs biens.
Arrivé à 5 heures du matin le dimanche 30 mai, les troupes israéliennes avaient totalement démoli 25 maisons ainsi que 2 autres, partiellement. De ce fait, 352 personnes (soit 60 familles) se sont retrouvées sans abris.
Pendant cette action, une femme de 60 ans et un docteur ont été blessés. Le docteur a été blessé en essayant d’apporter une aide médicale aux habitants du secteur.
Ces deux dernières semaines, les troupes israéliennes ont détruit 360 maisons dans la ville et dans le camp de réfugiés de Rafah, ils ont tué 57 palestiniens et blessé au moins 200 autres pendant la série d’incursions militaires.
Au moins 5.000 palestiniens sont sans abris suite à l’accroissement des actions de l’armée. Des abris temporaires montés dans le secteur sont devenus surpeuplés.
Les destructions extensives de propriété civile effectuées de manière illégale et non justifiée par une « nécessité militaire » constituent une grave infraction de la Quatrième Convention de Genève (Article 147) ainsi qu’un crime de guerre tel qu’il est défini dans l’article 85.5 du Premier Protocole Additionnel aux Conventions de Genève.
La présente escalade dans les violations des droits humains internationaux et de la loi humanitaire ainsi que les graves infractions perpétrées par l’armée dans les territoires occupés, inquiètent vivement le PCHR.
Rafah a été particulièrement visée ce mois dernier par l’armée. Le PCHR réitère à nouveau ses appels aux Hautes Parties Contractantes de la Quatrième Convention de Genève pour qu’elles satisfassent à leurs obligations légales afin d’assurer le respect de la Convention dans les territoires occupés et la protection de la population civile.
3 palestiniens tués par une exécution extrajudiciaire des forces armées israéliennes
La politique du gouvernement israélien d’exécutions extrajudiciaires continue et la nuit dernière les forces d’occupation ont lancé une attaque aérienne sur un véhicule qui roulait dans la ville de Gaza et a tué 3 personnes. Deux des victimes sont supposés être des membres du Hamas.
La troisième victime était un passant qui a été tué en essayant d’aider les deux autres victimes. De plus, 9 civils dont 2 enfants et une femme, ont été blessés.
Selon l’enquête préliminaire du PCHR, vers minuit 20 le dimanche 30 mai, un hélicoptère a lancé un missile sur une motocyclette qui roulait sur la route Salah al-Din dans le quartier très peuplé d’al-Zaytoun au sud-est de la ville de Gaza.
Deux personnes étaient sur la motocyclette qui a été touchée par le missile. Les deux personnes ont été immédiatement tuées. Moins de deux minutes plus tard, l’hélicoptère a lancé un deuxième missile sur un petit groupe de civils palestiniens qui s’étaient rassemblés pour récupérer les corps des personnes tuées par le premier missile.
Un de ces civils, Madi Ahmed Madi (18 ans) du quartier d’al-Zaytoun, a été tué et 9 autres civils dont 2 enfants et une femme, ont été blessés. Les deux victimes ciblées ont été identifiées plus tard :
Wa’el Tal’ab Nassar (38 ans) du quartier d’al-Zaytoun. Il avait subi plusieurs tentatives d’assassinats de la part des troupes israéliennes, et
Mohammed Mustafa Munib Sarsour (33 ans) du quartier d’al-Sabra.
Le PCHR s’inquiète énormément des violations des droits humains internationaux et de la loi humanitaire perpétrées par l’armée dans les territoires occupés y compris des tueries délibérées et autres infractions graves.
Le PCHR réitère à nouveau ses appels aux Hautes Parties Contractantes de la Quatrième Convention de Genève pour qu’elles satisfassent à leurs obligations légales afin d’assurer la protection de la population civile dans les territoires occupés.