Le cas de ces 3 villages est intéressant, ils avaient été choisis parce qu’ils représentaient une proie facile. Ilan Pappe raconte :
"Ils n’avaient aucune force de défense : ni milice locale, ni volontaires étrangers. L’ordre d’occupation-expulsion-destruction arriva le 5 février[...].
Qisariya fut le premier village dont l’ensemble de la population fut expulsée, le 15 février 1948. L’opération ne prit que quelques heures et fut accomplie si méthodiquement que les soldats juifs parvinrent à évacuer et détruire quatre autres villages le même jour, sous l’œil attentif des soldats britanniques des postes de police voisins.
Le second village fut Barrat Qisariya (qui signifie hors de Qisariya), comptant un millier d’habitants. Plusieurs photographies des années 1930 montrent un site pittoresque, sur la plage de sable des ruines de la cité romaine. Il fut effacé de la carte en février, dans une attaque si soudaine et féroce que les historiens tant israéliens que palestiniens, parlent d’un évènement assez énigmatique.
Aujourd’hui, une nouvelle ville juive, Or Akiva, s’étend sur chaque mètre carré de ce village détruit. Certaines maisons anciennes s’y trouvaient encore dans les années 1970, mais elles ont vite été démolies quand des équipes de chercheurs palestiniens ont entrepris de les étudier dans le cadre d’un effort global pour reconstituer l’héritage palestinien dans cette partie du pays."
Le 3ème fut Khirbat al-Burj. "Son principal bâtiment était une auberge ottomane, un khan. C’est le seul à tenir encore debout. On l’appelle le Burj, et une plaque indique d’autrefois c’était un château historique- sans dire un mot du village."