Quinze organisations humanitaires internationales se sont réunies pour appeler la communauté internationale à exercer une pression en faveur d’un cessez-le-feu immédiat à Gaza, d’un embargo sur les armes à destination d’Israël et de la fin de l’occupation du territoire palestinien.
Dans une lettre publiée hier avant la réunion de l’Assemblée générale des Nations unies à New York cette semaine, les organisations humanitaires, dont Oxfam, Christian Aid, Islamic Relief et Save the Children, soulignent que « tandis que les attaques militaires israéliennes sur Gaza s’intensifient, la nourriture, les médicaments, les fournitures médicales, le carburant et les tentes qui sauvent des vies sont systématiquement bloqués depuis près d’un an ».
Quatre-vingt-trois pour cent de l’aide alimentaire nécessaire n’arrive pas à Gaza, contre 34 % en 2023, ont-ils ajouté. « Cette réduction signifie que les habitants de Gaza sont passés d’une moyenne de deux repas par jour à un seul repas tous les deux jours.
Cette « baisse drastique de l’aide (...) entraîne une catastrophe humanitaire, l’ensemble de la population de Gaza étant confrontée à la faim et à la maladie, et près d’un demi-million de personnes risquant de mourir de faim », ont-ils averti.
Avant qu’Israël ne lance sa dernière guerre contre Gaza en octobre 2023, 500 camions d’aide sont entrés dans la bande de Gaza, « ce qui n’était déjà pas suffisant pour répondre aux besoins de la population », ont déclaré les organisations humanitaires, ajoutant : « En août 2024, une moyenne record de 69 camions d’aide par jour est entrée dans la bande de Gaza.
Pendant ce temps, Israël impose « des retards et des refus qui limitent le mouvement de l’aide autour de Gaza ; un contrôle étroitement restrictif et imprévisible des importations ».
Jolien Veldwijik, directeur de CARE en Cisjordanie et à Gaza, a déclaré : « La situation était intolérable bien avant l’escalade d’octobre dernier et elle est aujourd’hui plus que catastrophique. En 11 mois, nous avons atteint des niveaux choquants de conflit, de déplacement, de maladie et de faim. Pourtant, l’aide n’arrive toujours pas et les travailleurs humanitaires risquent leur vie pour faire leur travail alors que les attaques et les violations du droit international s’intensifient ».
Amjad Al Shawa, directeur du Réseau des ONG palestiniennes (PNGO), une organisation qui regroupe 30 ONG palestiniennes et un partenaire d’ActionAid, a déclaré :
« Il y a une pénurie de tous les articles humanitaires. Nous sommes submergés par ces besoins et ces exigences urgentes... Les gens meurent de faim en raison de la pénurie d’aide... 100 % de la population dépend de l’aide humanitaire... C’est la pire situation que nous ayons connue pendant la guerre d’Israël à Gaza (....). »
Les 15 agences ont ensuite « exigé le respect » des conclusions et recommandations de la Cour internationale de justice, la fin du siège de Gaza par le gouvernement israélien et la prise en compte de l’appel lancé par la CIJ dans son avis consultatif pour mettre fin à l’occupation du territoire palestinien.
Traduction : AFPS
Photo : Des familles font la queue pendant des heures pour un repas chaud à Deir al Balah, 16-02-24 © UNRWA