L’avocat de la Commission a rendu visite à Raed à la clinique de la prison de Ramle. Dans son communiqué publié peu de temps après, la Commission a indiqué que Raed souffrait d’une vision floue, de fortes douleurs à la tête et aux articulations, et qu’il se sentait constamment faible et fatigué. Il ne peut dormir que pendant de très courtes périodes et a envie de vomir. Il se plaint également de crampes aux mains et aux pieds, se déplace en fauteuil roulant et a perdu beaucoup de poids.
Raed Rayyan, 28 ans, originaire de la ville de Beit Duqqu à Jérusalem, est détenu depuis le 3 novembre 2021 et condamné à une ordonnance de détention administrative pour une période de six mois, renouvelée ensuite pour une seconde période de six mois. Il avait auparavant passé près de 21 mois en détention administrative. Il a entamé une grève de la faim il y a 103 jours pour exiger la fin de sa longue incarcération sans inculpation ni procès, ce qui correspond au régime injuste de la "détention administrative".
Un autre détenu administratif en Israël, Khalil Awawdeh, 40 ans, de la ville d’Idna à Hébron, au sud de la Cisjordanie, a repris sa grève de la faim il y a 16 jours après l’avoir suspendue plus tôt, 111 jours après s’être vu promis une libération à la fin de sa période de détention. Lorsque les autorités israéliennes ont émis un nouvel ordre de détention administrative à son encontre pour une période de quatre mois, il a repris sa grève de la faim. L’état de santé de Khalil, père de quatre enfants et détenu depuis le 27 décembre 2021, se détériore également rapidement.
Ces deux hommes ont récemment été rejoints par quatre autres prisonniers palestiniens en grève de la faim – Hani Bisharat, également en détention administrative, et "les héros du tunnel de la liberté" Zakaria Zubaidi et Yaqoub Qadri, ainsi que le chef de la résistance Abdullah Barghouthi.
Actuellement, environ 600 Palestiniens - y compris des femmes et des enfants - sont emprisonnés par Israël dans le cadre de la détention administrative. Il s’agit d’un système hérité du droit britannique appliqué lors du mandat sur la Palestine et qui viole l’article 9 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.
Les ordres de détention administrative sont émis sur la base de preuves secrètes dont le détenu palestinien et son avocat n’ont pas connaissance et sont renouvelables indéfiniment. En conséquence, les Palestiniens et Palestiniennes sont emprisonné.e.s pendant des années sans inculpation ni procès et sans jamais savoir quand et si ils et elles seront libéré.e.s. Par ailleurs, les 600 détenus administratifs – sur 4 500 prisonniers politiques palestiniens – sont engagés dans un boycott collectif des tribunaux militaires israéliens contre cette pratique.
Sources : AFPS, WAFA, Days of Palestine
Rédaction : AFPS / DD