Georges Bartoli est un grand photographe, de renommée internationale.
L’exposition est produite avec le soutien des municipalités de Cabestany, Elne et Nanterre. Disponible dès le mois d’avril elle est proposée à la location et une partie des recettes est versée à la CCIPPP qui organise et finance des missions d’évaluation et d’interposition en Palestine.
A nous maintenant d’aider à faire circuler cette expo... Elle est déjà réservée par des municipalités les mois de septembre, octobre et novembre, mais d’ici-là et pour plus tard, elle est disponible. Une telle expo pendant un mois dans une mairie, une maison de la culture ou autre, serait aussi l’occasion d’organiser des débats, des conférences, des rencontres... autour des témoignages des missions qui reviennent.
L’occasion aussi de faire passer le message des pressions sur Israël en vue de l’application des résolutions internationales (Dans le cadre des FSE et FSM, les Assemblées Générales des Mouvements sociaux ont adopté la mise en place d’une campagne commune exigeant des sanctions sur Israël tant que restent inappliquées les résolutions internationales, et notamment celle de la Cour Internationale de Justice rendue publique en Juillet 2004, qui somme Israël d’arrêter la construction du mur, de démolir ce qui a été déjà construit et de dédommager les Palestiniens victimes du mur et de ses conséquences).
Présentation par L. Shahid :
« Il y a cinquante quatre ans commençait la tragédie palestinienne, sans photos. Un peuple entier dépossédé de sa terre, expulsé de son pays, exilé aux quatre coins du monde disparaît des regards et de la conscience du monde. En vain on cherchera des photos, des témoignages filmés de maisons dynamitées, de villages détruits, de convois de réfugiés conduits vers les frontières avec leurs enfants sur le dos et quelques baluchons au bras. En vain.
Pourtant, en 1948, 480 villages furent dynamités et 700 000 expulsés sur une population d’un million qui habitaient cette terre depuis des siècles. Il fallait faire du slogan une réalité « Une terre sans peuple pour un peuple sans terre ». Et il ne fallait surtout pas de témoins. Le monde a préféré détourner ses yeux comme si la reconnaissance de la tragédie d’un peuple qui sortait à peine des camps de la mort ne permettait pas aux yeux du monde de reconnaître simultanément la tragédie d’un autre peuple qu’on dépossédait de sa terre, de son nom et de son identité.
La Palestine et les Palestiniens furent occultés, littéralement couverts, recouverts par Israël et ses images nouvelles. Sur les cartes géographiques du monde entier, dans les manuels scolaires, le nom de cet espace entre la Méditerranée et le Jourdain, le Sinaï et les montagnes du mont Hermon laissa place au nom du nouvel état d’Israël. Et la Palestine fut engloutie.
Il fallut une nouvelle guerre en 1967 et 300 000 nouveaux réfugiés pour que l’image des Palestiniens ré-apparaisse de nouveau. Elle laissa place très vite après à l’image stéréotype du combattant au keffieh et à la kalachnikov. Elle fit le tour du monde et réduit la perception du Palestinien au combattant abstrait, hors contexte, sans réalité sociale, politique ou économique. Comme si après avoir été occultée, l’image du Palestinien ne pouvait laisser place qu’à l’image individuelle figée, jamais liée à un mouvement, à une société.
Les photos de Georges Bartoli replacent l’image des Palestiniens dans leur contexte actuel. Un contexte d’occupation, d’humiliation, de destruction, de résistance et de mort. Elles restituent la réalité palestinienne sociale, économique, politique et humaine. Le Palestinien n’est plus un stéréotype abstrait mais un être vivant, , inscrit dans une collectivité et dans un territoire national même si pour le moment il est occupé. La Palestine refait donc surface dans les images de Georges Bartoli. Elle est douloureuse, meurtrie, écrasée par la barbarie de l’occupation militaire.
Le contraste entre l’image des jeunes Palestiniens de l’Intifada aux lance pierres artisanaux et celle des soldats bardés de fusils M16 et Uzi devant d’immenses tanks Merkava rappelle l’image biblique de David et Goliath. Elles nous rappellent aussi que pendant toute cette période de la première année de la Seconde Intifada, de septembre 2000 à septembre 2001, les seules armes des Palestiniens étaient les pierres face à la quatrième puissance militaire du monde, par ailleurs puissance nucléaire. La disproportion des moyens employés par l’armée d’occupation israélienne pour réprimer l’Intifada est criante dans les images. La destruction des maisons, l’impact de l’artillerie sur les immeubles, sur les bureaux, le bouclage des routes par les barrages, l’interdiction de circuler par les soldats, toutes ces photos montrent que c’est la population civile palestinienne qui paye en premier lieu la politique d’occupation militaire israélienne. C’est ce qu’on appelle le « châtiment collectif ».
Les jeunes gens sont systématiquement raflés à partir de l’opération « Remparts » en avril 2000 lorsque, sous prétexte de lutte antiterroriste, tous les hommes de moins de quarante ans sont emmenés pieds et poings liés. Ils sont aujourd’hui entre 8000 et 10 000 détenus. La litanie des morts, 2 500 à ce jour, et les cortèges quotidiens des brancards, qui emmènent les martyrs portés en terre par leurs camarades, sont le lot répété chaque jour des journaux télévisés du soir. Au point que l’on avait l’impression qu’on tentait d’enterrer ainsi tout un peuple.
Mais l’espoir persiste puisque les Palestiniens ne sont plus seuls. Il y a les militants de la paix israéliens qui viennent exprimer leur solidarité. « No more apartheid, settlers out » - Pas d’apartheid, les colons dehors - disent les pancartes portées par les militants israéliens, un drapeau israélien et un drapeau palestinien unis dans un cercle sur le tee-shirt d’un jeune Israélien. C’est tout un programme politique qui est ainsi résumé.
Georges Bartoli s’est rendu en Palestine avec José Bové et les militants des mouvements sociaux qui ont créé les Missions Civiles pour la Protection du peuple Palestinien qui, depuis juin 2001, se rendent en Israël et en Palestine pour témoigner des réalités de l’occupation et de la résistance. Ils ont constitué la réalité d’une solidarité internationale extraordinaire avec le peuple palestinien. Ils ont mondialisé la solidarité. Ils ont surtout constitué l’avant-garde d’un mouvement citoyen européen impliqué dans la construction de la paix entre Israéliens et Palestiniens mais aussi entre juifs et arabes, entre rive sud de la Méditerranée et rive nord. En prenant leurs sacs à dos et leur volonté de justice et de droit comme seul bagage, ils ont construit un pont entre ici et là-bas, entre les uns et les autres pour une vraie coexistence dans le respect des droits de tous et de chacun, pour un monde citoyen, qui refuse de baisser les bras face à la guerre, à la misère et à l’injustice.
Le photographe n’est plus seulement témoin, il est aussi acteur. Au Chiapas et à Millau, en Inde et à Gaza, en Algérie et au Katar, Georges Bartoli fait un choix des réalités, des luttes des peuples que le touchent, avec qui il est solidaire et qui sont présents grâce à lui. Qu’il en soit remercié. »
Leïla SHAHID Déléguée générale de la Palestine en France
Lieu Hôtel de ville
place Victor Hugo
93200 Saint-Denis
Quartier : Centre Ville-Basilique
Informations
lundi 9h30 -17h30, mardi au vendredi 8h30-17h30 et samedi 8h30 -12h
Entrée libre
L’exposition sera visible à Nanterre au mois de Novembre.
Les municipalités intéressées par l’exposition peuvent contacter la CCIPPP : contact@protection-palestine.org
Site de Georges Bartoli :