M. Farawana a précisé que 82% des prisonniers sont originaires des provinces du Nord de la Cisjordanie et 18% sont des prisonniers de la bande de Gaza, de Jérusalem, et des territoires de 1948. Ces chiffres varient à la lumière des arrestations quotidiennes, qui ont atteint l’année dernière 3312, ce qui représente 9 arrestations par jour.
Il a souligné que ces prisonniers sont dispersés dans plus de 17 prisons et centres de détention, notamment Nefha, Ramond, Ashkelon, BeerSheba, Hadarim, Gilboa, Ramla, Damon, Hasharon, Ofer Megiddo.
Il a indiqué aussi que parmi les prisonniers, plus de 130 enfants âgés de moins de 18 ans sont actuellement détenus dans les prisons israéliennes, en plus des centaines d’autres qui ont été arrêtés et sont devenus des adultes depuis. Les prisons comptent en outre 240 détenus administratifs et 24 parlementaires et élus dont Marwan Barghouti, Ahmed Saadat, Hassan Youssef, et les deux anciens premiers ministres Wasfi Kabha et Jabari Issa, ainsi qu’un certain nombre de dirigeants politiques ainsi que des centaines de prisonniers malades et handicapés qui souffrent de diverses maladies graves comme le cancer.
Les prisonnières
Nasser Farawana a déclaré que 6 prisonnières sont aujourd’hui détenues dans les prisons de l’occupation, trois d’entre elles sont originaires des territoires occupés en 1948 et ont été exclues de l’accord d’échange dans sa première et seconde phase.
Anciens prisonniers et condamnés à perpétuité
532 prisonniers condamnés à la détention à perpétuité sont détenus dans les prisons de l’occupation ainsi que 122 prisonniers appelés « anciens prisonniers ». Ces derniers sont détenus depuis avant la signature des Accords d’Oslo et la création de l’Autorité nationale palestinienne, 52 autres prisonniers sont détenus depuis plus de vingt ans, dont 23 prisonniers sont détenus depuis un quart de siècle et plus ; Ils sont appelés les " généraux de la patience ". Le prisonnier Karim Younes, natif du village de Arara, l’un des territoires occupés en 1948, est le doyen des prisonniers palestiniens et est détenu depuis 29 ans. Sidqi Elmakt, natif des hauteurs du Golan Syrien est quant à lui considéré comme le doyen des prisonniers arabes, il est détenu depuis plus de 26 ans.
Conditions difficiles et violations flagrantes
Ferwana a déclaré que les prisonniers sont détenus dans des conditions difficiles et soumis à des traitements humiliants. Ils font face à des violations flagrantes des droits humains fondamentaux avec un mépris total des conventions de l’ONU sur les droits humains et les conventions internationales sur le traitement des prisonniers et de la population civile en temps de guerre. Il a jouté que les violations et les mesures répressives contre les prisonniers avaient connu une brusque augmentation depuis l’achèvement de la première phase de l’accord d’échange du 18 octobre dernier.
Et conformément au contenu de l’accord d’échange, l’administration des prisons, au lieu d’améliorer les conditions de vie des prisonniers, et mettre fin à la politique de l’isolement et permettre les visites familiales pour les familles de la bande de Gaza, a intensifié ses mesures répressives, comme pour se venger d’eux et leurs familles.
Appel à une stratégie intégrée et unifiée
M. Ferwana a exprimé sa grave préoccupation sur la vie des prisonnières et des détenus en général, à la lumière de l’escalade des mesures répressives instaurées par le ministère des Services correctionnels. Il a appelé à s’unir derrière la question des prisonniers et commencé sérieusement à la préparation d’une stratégie intégrée et unifiée pour soutenir les prisonniers et veiller à leur libération, et faire de l’année 2012 l’année des prisonniers Palestiniens.
Dans le même contexte M. Ferwana a appelé M. Issa Qaraqe, ministre des prisonniers et M. Qaddura Fares président de Nadi Al-Asir à répondre à l’invitation qui avait déjà été lancée par l’organisation « les partisans des prisonniers » à visiter la bande de Gaza, accompagnés par quelques-unes des personnalités et les acteurs qui s’occupent des prisonniers en Cisjordanie, afin d’unir les efforts dans le soutien et l’assistance aux prisonniers, et faire de la question des prisonniers une passerelle supplémentaire pour restaurer l’unité nationale.