La cour suprême israélienne a statué le 16/7/2008 pour expulser la
famille Al Kurd de sa maison de Jérusalem dans le quartier Sheikh Jarrah.
La famille est composée du père Mohammad Al Kurd âgé et à moitié
paralysé, qui souffre en plus de diabète et de problèmes cardiaques, de la
mère Fawzia et de leurs cinq enfants.
La maison de la famille Al Kurd fait partie d’un ensemble de 28
maisons que le gouvernement jordanien a construites, avec l’aide de
l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de
Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), pour des familles réfugiées
chassées de leurs maisons en 1948. Ces maisons ont été données et en
contre partie les familles devaient renoncer à l’aide alimentaire de
l’UNRWA.
Le gouvernement jordanien s’était engagé à transférer la propriété des
maisons aux 28 familles après trois années comme indiqué dans l’article
11 de l’accord signé par les familles et le ministère de l’équipement et de l’urbanisme jordanien.
Peu de temps après la guerre des six jours, deux associations, celle
des juifs orientaux et celle de la Knesset israélienne ont réussi à inscrire
dans le cadastre, à leurs noms, les terres sur lesquelles sont construites
les 28 maisons arabes. Une telle inscription a été faite en 1972 sans
vérification aucune de l’authenticité des papiers fournis par les deux
associations.
Les deux associations ont alors entamé les procédures en 1982 pour
récupérer les terres. Les familles arabes ont désigné l’avocat Tosya Cohen
pour les défendre. L’avocat, sans concertation avec les familles, a passé
un accord avec les deux associations de colons juifs leur reconnaissant la
propriété de la terre contre l’attribution aux propriétaires du statut de
résidants locataires protégés comme le stipule la loi.
Les familles ont refusé d’accepter cet accord, ont renvoyé l’avocat et
refusé de payer le loyer.
Suite à ce refus de payer le loyer aux nouveaux colons, de nombreuses
familles ont reçu l’ordre d’évacuer leurs maisons et parmi elles la famille
Al Kurd.
Après plusieurs procès qui ont duré jusqu’à fin 2006, il a été montré
que les associations n’avaient pas droit aux terres en question , sur
lesquelles étaient construites les maisons.
Le nouvel avocat des familles, Houssni Abu Hussen a déposé deux
recours à la direction du département du cadastre afin de révoquer
l’enregistrement fait en 1972 et de statuer sur les propriétaires réels des
terres. Le département du cadastre a accepté la première requête : il a
annulé l’enregistrement des terres fait en 1972 qui donnait droit aux
associations juives mais a refusé la deuxième requête, pour de raisons
politiques.
Malgré la décision du cadastre qui a annulé l’enregistrement des terres en
faveur des colons, le tribunal n’a pas voulu en tenir compte.
Les familles se sont alors adressées à la cour suprême.
La décision de chasser la famille Al Kurd de sa maison a été basée sur
l’accord signé par l’avocat Tosya Cohen et les colons en 1982. La cours
israélienne a délibérément négligé les preuves évidentes qui discréditent
cet accord.
Il est à noter que les deux associations de colons juifs ont promis
de transférer la propriété des terres à une entreprise de construction
appelée Nahlat Shemoun subventionnée par des colons juifs qui ont la
double nationalité américaine et israélienne. Ils ont déposé un permis de
construire à la municipalité de Jérusalem qui consiste en la démolition des
28 maisons arabes et la construction de 200 unités pour les nouveaux
juifs immigrants incluant un centre commercial.
Les 28 familles palestiniennes attendent la suspension de l’arrêté
d’expulsion et demandent au service du cadastre de restituer la terre à
ses propriétaires.
En 2001 des colons ont occupé une partie de la maison Al Kurd par
la force et en collaboration avec la police israélienne alors que la maison Al
Kurd était fermée par décision du tribunal pour 4 ans.
Le 25/2/2007 il y a eu un arrêté de la cour pour vider la maison de ces
colons. A ce jour cet arrêté n’a toujours pas été exécuté.
Le comité des habitants de Cheikh Jarrah, constitué de
représentants des 28 familles menacées d’expulsion, pour contrer les
démarches de colonisation israélienne et pour défendre le droit des
familles à leur maisons :
considère le droit israélien comme un outil docile entre les mains
du gouvernement israélien et donc nul juridiquement car il basé
sur une politique de deux poids et deux mesures et qui est utilisé
pour servir les intérêts des colons israéliens en toute illégalité et
au détriment des droits palestiniens.
s’indigne contre la décision injuste de la cours suprême
israélienne qui ordonne l’expulsion de la famille Al Kurd, ce qui
peut être un précédent grave pour déposséder 27 autres familles
de leurs maisons à Cheikh Jarrah.
met en garde sur le fait que expulser les gens fait partie d’un
projet de construction d’une nouvelle colonie constituée de 200
unités.
demande aux parties impliquées dans l’accord du projet de
construction du quartier Cheikh Jarrah (le gouvernement
jordanien et l’UNRWA) de prendre leurs responsabilités
historiques pour protéger les habitants, de faire pression sur le
gouvernement israélien pour laisser les gens dans leurs maisons
et pour arrêter la décision d’expulsion de la famille Al Kurd.
Considère qu’il y a urgence à ce que la communauté
internationale, les institutions des droits de l’homme, l’ONU et Mr
Tonny Blair coordinateur du quartet, fassent pression sur le
gouvernement israélien pour qu’il stoppe ses plans de
démolitions, de colonisation et d’expulsion des palestiniens.
Nous insistons sur notre droit à nos maisons et notre droit de vivre à
Jérusalem et nous déclarons notre refus total de la décision de ce
qu’on appelle le tribunal suprême de justice et appelons les forces
nationales et les populations de Jérusalem en général à se dresser
contre l’exécution de la décision injuste de la cour.
Pour plus d’informations :
S’adresser à madame Amal
Alqasem
Tel : 00 – 972- 54-30-79- 715
Email :
amalalqasem@hotmail.com
Comité des familles de Cheikh
Jarrah
Jérusalem le 21/7/2008
Visite de la maison le 10/8/2008
Nous montons, sur une petite colline.. un poste de garde, un peu
perché, au niveau de la route, à l’intérieur, un policier armé, un autre
assis à côté. Nous descendons un peu, empruntons des passages, nous
sortons de la cours d’une maison occupée par de palestiniens, passons
devant une maison sur laquelle trône un drapeau palestinien, rentrons
dans une cours…
Quelques internationaux : français, américains et portoricains sont là
à discuter, et à manger quelques fruits.
Sur les murs, des slogans :… des photos de journaux…
La mère Fawzia Al Kurd vient à notre rencontre… Nous nous
présentons…
fermeture de la maison en 2001
Mari malade à l’hôpital
Colons envahi la maison avec l’aide de la police
Chaque année une nouvelle famille de colons
La famille de colons a déposé un pistolet (de 10h 30mn à 3h du
matin) pour que la famille Al Kurd y touche et que les policiers y
trouvent ses empreintes et l’emprisonnent et démolissent sa
maison. La mère Fawzia a alors interdit à ses enfants de venir à
la maison
La maison annexe occupée par les colons a été laissée ouverte
pendant trois jours pour que la famille Al Kurd y rentre et qu’elle
soit donc en infraction. Au bout des trois jours Mme Fawzia est
allée chercher le gardien pour qu’il ferme la maison. Elle lui a dit
« vous avez commencé par le pistolet et vous continuez avec le
vol ? »
La construction de l’annexe leur a demandée un demie millions de
shekels soit ( …. d’euros). Les colons avaient consommé pour
28000 shekels d’électricité et c’est la famille Al Kurd qui a du
payer la facture.
Le fils Al Kurd a vendu sa maison à Beit Hanina (à Jérusalem)
pour payer les factures et les dettes de la maison.
La femme colon, pour torturer psychiquement la famille a mis
une photo d’un enfant palestinien sur le mur et a mis des cibles
avec des couleurs rouge vert et bleu (sur les yeux, le coeur, la
tête) et a demandé à son fils de tirer sur ces cibles et chaque fois
qu’il en atteignait une, il avait une récompense.
La maison Al Kurd a été cambriolée alors que le mari était
hospitalisé.