La commission de planification urbaine israélienne, qui relève du ministère de l’intérieur, a approuvé, mercredi 9 juillet, la construction de 920 logements à Har Homa, un quartier de Jérusalem-Est annexé à l’Etat israélien. Ces nouvelles habitations font partie d’un projet de construction de 40 000 logements au cours des dix prochaines années à Jérusalem, pour certains dans des quartiers de colonisation de Jérusalem-Est. Ce projet avait été approuvé en juin par le ministère de l’intérieur, après l’avoir été par la municipalité.
La mise en chantier du quartier de Har Homa, en mars 1997, avait suscité la colère des Palestiniens et conduit à un blocage durable du processus de paix. Plus de 10 000 colons y habitent d’ores et déjà.
L’Autorité palestinienne a dénoncé ce projet d’extension qui menace la poursuite du processus de paix israélo-palestinien. "Cette politique met en doute la crédibilité d’Israël dans les négociations et celle de l’administration américaine qui n’a pas exercé suffisamment de pression pour mettre fin à cette politique destructrice", a déclaré le porte-parole de la présidence de l’Autorité palestinienne. Mark Regev, le porte-parole du premier ministre israélien, Ehoud Olmert, a indiqué que le gouvernement n’était "pas au courant de nouveaux appels d’offres" pour ces constructions.
200 000 Israéliens à Jérusalem est
Les limites municipales de Jérusalem ont été considérablement étendues vers l’est après la guerre de juin 1967, pour englober la partie arabe de la Ville sainte et des secteurs avoisinants, tous situés en Cisjordanie. Plus de 200 000 Israéliens se sont installés dans une douzaine de quartiers de colonisation construits à Jérusalem-Est depuis 1967. Ces annexions n’ont jamais été reconnues par la communauté internationale. La secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, en visite dans la région en juin, avait critiqué la poursuite de la colonisation.
Pour les Palestiniens, qui veulent faire du secteur oriental de Jérusalem la capitale de leur futur Etat, la colonisation est le principal obstacle à la paix. Son gel fait d’ailleurs partie de l’une des trois étapes de la "feuille de route", le plan international de paix lancé en 2003 et à nouveau accepté par Israël et les Palestiniens lors de la réunion internationale du 27 novembre à Annapolis sur le Proche-Orient.