La principale concerne la situation humanitaire dans la Bande de Gaza, laquelle atteint un niveau particulièrement inquiétant, suite au siège imposé par Israël dans la région.
Autres points importants :
– En 2007, on constate une augmentation de 13% du nombre des Palestiniens retenus en détention administrative sans qu’il y ait eu procès, ce qui fait une moyenne de 830 personnes.
– 66 check-points et environ 459 barrages ont contrôlé la circulation à l’intérieur de la Cisjordanie. On a noté peu d’amélioration en ce qui concerne la liberté de circulation des Palestiniens, alors que des promesses avaient été faites de diminuer les restrictions.
– La population des colonies a augmenté d’environ 4,5% (comparé à une augmentation de population de 1,5% dans le reste d’Israël) ce qui est une augmentation plus modérée par rapport à l’année précédente.
– Israël continue de geler sa politique de rassemblement familial en refusant à des dizaines de milliers de Palestiniens le droit à une vie de famille, néanmoins, dans un geste considéré comme exceptionnel, il a approuvé le regroupement pour quelques 3500 familles palestiniennes.
– Le nombre des maisons démolies à Jérusalem-est a augmenté d’environ 38%, et représente un total de 69 maisons.
– Les Palestiniens continuent de faire face à une sévère discrimination dans l’approvisionnement de l’eau en Cisjordanie ce qui génère de graves difficultés en été.
– Le nombre des Palestiniens tués dans des luttes fratricides a été le plus élevé de toute la durée de l’Intifada.
Selon B’Tselem, deux thèmes se font clairement jour lorsqu’on passe en revue l’ensemble des problèmes liés aux droits humains en 2007. Le premier c’est le recours à des justifications de sécurité pour quasiment chaque action israélienne en territoires occupés. Il n’y a aucun doute qu’Israël est confronté à de réelles menaces de sécurité, il est en droit et, d’une certaine manière, obligé de faire de son mieux pour protéger sa population. Cependant, Israël échoue lorsqu’il s’agit de compenser l’urgence de sa sécurité avec des principes tout aussi importants comme protéger les droits des Palestiniens sous son contrôle. En plus, le pouvoir israélien met souvent à profit les menaces qui pèsent sur sa sécurité pour promouvoir des actions politiques illégales telles que la perpétuation des colonies et leur annexion à Israël.
Un deuxième thème ressort de ce rapport, à savoir le manque de responsabilité des forces de sécurité israéliennes pour tout ce qui concerne les droits humains. Cela est tout à fait clair quand on observe la réticence de l’État au moment d’enquêter sérieusement sur des violations de la loi et puis d’en punir les auteurs. Ce manque de responsabilité est tout aussi évident lorsque le droit à une compensation est refusé à une grande majorité des Palestiniens qui sont blessés par les forces israéliennes sans qu’il ait eu faute de leur part.
Statistiques concernant :
– Le droit à la vie
Une comparaison entre 2007 et 2006 révèle une diminution dans le nombre des Palestiniens tués par les forces israéliennes ainsi que dans le nombre d’assassinats arbitraires. Cependant les chiffres pour l’année 2007 demeurent inquiétants.
En 2007 (jusqu’au 29 décembre) les forces de sécurité israéliennes ont tué 373 palestiniens (290 à Gaza, 83 en Cisjordanie) dont 53 mineurs. En comparaison, en 2006, 657 palestiniens avaient été tués dont 140 mineurs : 523 à Gaza, 134 en Cisjordanie. En 2007, environ 35% des personnes tuées étaient des civils qui n’avaient pas pris part aux hostilités. Ceci montre une baisse par rapport au nombre de victimes qui n’avaient pas pris part aux hostilités en 2006, c’est-à-dire 54% en moins, soit 348 personnes.
Les Palestiniens ont tué 7 civils israéliens (3 dans une attaque-suicide à Eilat, 2 à Sderot par roquettes Qassam et 2 au moyen d’armes à feu en Cisjordanie). C’est le chiffre le plus bas des victimes civiles israéliennes depuis le début de l’intifada. Les Palestiniens ont aussi tué 6 membres des forces de sécurité israélienne. En 2006, les Palestiniens ont tué 17 civils israéliens.
Dans les luttes inter-palestiniennes, 344 personnes au moins ont été tuées, presque toutes dans la bande de Gaza et dans les six premiers mois de l’année. Au moins 73 d’entre elles, parmi lesquelles se trouvaient 22 mineurs, n’avaient pas participé au combat.
– La liberté de circulation :
Le nombre de check-points - en moyenne 102 - a peu changé depuis 2006. Sur 66 des postes qui contrôlent la circulation à l’intérieur de la Cisjordanie, 16 sont à Hébron et 36 se trouvent juste avant d’entrer en Israël pour l’inspection finale. L’armée dresse aussi des postes de contrôle volants. Dans la seconde moitié de l’année 2007 le nombre des check-points volants est passé de 141 en Mai à 69 en Novembre.
Israël continue à dresser des barrages routiers afin de limiter l’accès aux grandes routes et de canaliser le trafic vers les contrôles militaires. Depuis quelques années, le nombre de ces barrages est en augmentation puisqu’il est passé de 410 en 2006 à 459 en 2007. De plus, Israël interdit ou limite le libre déplacement des Palestiniens sur plus de 300 kilomètres de routes en Cisjordanie. Les restrictions de circulation et la fragmentation géographique qui en résulte portent un coup très rude aux institutions et organismes sociaux qui répondent aux besoins de la population palestinienne dans les territoires occupés et qui incluent aussi bien les services de santé, l’ économie, l’aide familiale et les services municipaux.