Les premiers patients à quitter la bande de Gaza depuis la prise de contrôle de cette enclave par le Hamas sont arrivés le 3 janvier à Amman, capitale jordanienne, pour recevoir des soins médicaux appropriés et pouvoir subir les opérations chirurgicales susceptibles de leur sauver la vie.
Dans ce groupe de 13 personnes figuraient des personnes âgées et des femmes. Ces patients seront soignés gracieusement, un geste de bonne volonté de la part du gouvernement jordanien, selon ce qu’a affirmé Hashem Abdullat du centre médical King Hussein, où ces derniers ont été admis.
« Nous réaliserons tous les examens nécessaires avant de décider de pratiquer des interventions chirurgicales ; il pourrait notamment s’agir de greffes de rein ou d’opérations à cœur ouvert », a indiqué M. Abdullat.
Les patients sélectionnés dans le cadre de cette initiative jordanienne souffrent de maladies cardiaques, de troubles du système nerveux, de problèmes rénaux ou de troubles du système digestif, a-t-il affirmé.
Ibrahim Munther, un étudiant de 19 ans, fait partie de ceux qui ont traversé la frontière israélienne dans l’espoir d’une nouvelle vie, sans problèmes de santé. Il est cardiaque et présente des symptômes épileptiques qui l’empêchent de poursuivre ses études à l’université.
A l’hôpital El Chefa, le plus grand centre médical de Gaza, les médecins ont fait savoir qu’ils ne pouvaient pas soigner le jeune homme parce que son état nécessitait une opération du cœur et que l’hôpital n’était pas équipé pour réaliser ce type d’interventions.
« Je suis heureux d’être venu ici pour me faire soigner, mais il y a des milliers de personnes qui ne peuvent pas se rendre en Jordanie et qui meurent en silence dans leur lit par manque de médicaments », a déploré le jeune homme, le visage pâle.
A en croire les médecins de l’hôpital El Chefa, s’ils ne peuvent pas, à l’heure actuelle, administrer de soins de qualité aux patients à traiter d’urgence ni à ceux atteints de pathologies chroniques, c’est parce qu’Israël ne laisse entrer dans la bande de Gaza qu’une quantité limitée de médicaments et de matériel médical.
Mais d’autres patients de Gaza devraient également être autorisés à se rendre en Jordanie dès qu’ils auront obtenu les permis de sortie nécessaires, délivrés par le gouvernement israélien, selon un fonctionnaire du ministère israélien des Affaires étrangères, qui a requis l’anonymat.
Les restrictions israéliennes à la circulation des biens et des personnes dans la bande de Gaza ont entraîné une pénurie alimentaire et, par là même, une détérioration des conditions humanitaires dans cette enclave densément peuplée.
La réduction de l’approvisionnement de Gaza en carburant, décidée par Israël, a aggravé la situation et a eu des conséquences néfastes sur le bon fonctionnement des hôpitaux. Selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), la quantité de gasoil livrée à Gaza en novembre dernier était inférieure de moitié aux besoins de la région.
En outre, les hôpitaux de Gaza sont financièrement exsangues, Israël ayant gelé plusieurs millions de dollars d’impôts perçus pour le compte de l’Autorité palestinienne (AP). Parallèlement, les bailleurs de fonds internationaux ont limité leur aide aux régions de Cisjordanie contrôlées par l’AP.