« Une petite victoire significative
dans la lutte internationale
contre Connex
et la ligne de tramway illégale qu’il
construit pour les Israéliens dans les
territoires palestiniens occupés. » C’est
ainsi que la Campagne de Solidarité
Irlande-Palestine (IPSC) annonce que
Connex (Veolia), a été forcée d’annuler
la transaction proposée à ses contreparties
israéliennes, concernant la formation
d’ingénieurs et conducteurs,
après une pression des représentants
syndicaux irlandais, en réponse aux
demandes de l’IPSC.
De quoi s’agit-il ? La société, rappelle
l’IPSC, prévoyait d’autoriser la formation
d’équipes israéliennes sur le tramway
de Dublin, le Luas, qu’elle exploite.
Le Luas ne fonctionne que depuis
quelques années et il est probable que
le tramway construit à Jérusalem-Est
occupé soit conçu sur un modèle quasiment
identique. Aussi les représentants
israéliens avaient-ils négocié avec
Veolia-Irlande que des ingénieurs et des
conducteurs israéliens viennent se former
sur le Luas de Dublin. La formation
devait commencer incessamment, et un
contrat avait été finalisé. L’intervention
de l’IPSC et des représentants syndicaux
a de toute évidence été efficace.
Cela n’a pas été facile. Mais en outre,
souligne le porte-parole de l’organisation
de solidarité, la position de Veolia
a quelque chose de paradoxal : en annulant
ce contrat, Veolia reconnait que la
ligne de tramway israélienne est illégale
; pourtant l’entreprise participe de
sa construction. Une « hypocrisie inexcusable
».
Aussi l’organisatIon invite-t-elle
aujourd’hui le ministre des Transports,
Martin Cullen, ainsi que la Railway Procurement
Agency à renoncer à la construction
de cette ligne de tramway illégale
en territoire palestinien occupé. L’association
alerte en tout cas les mouvements
de solidarité européens sur d’autres
formations possibles, au sein de pays
européens, de futurs exploitants (ingénieurs
ou conducteurs) du tramway colonial
israélien. Or le travail des uns ne saurait
passer par la négation du droit des
autres, et certainement pas par le renforcement
de la colonisation, singulièrement
à Jérusalem, et dès lors, l’étouffement
de toute perspective d’Etat
palestinien viable. En tout état de cause,
l’IPSC est bien décidée à poursuivre sa
campagne.