Lors d’une conférence de presse tenue à Gaza vendredi soir, Ging a demandé l’entrée de l’eau, de la nourriture et de tout le matériel indispensable aux civils assiégés à Beit Hanoun.
Il a aussi exigé qu’Israël facilite la circulation des ambulances pour permettre l’évacuation des blessés et des corps des morts.
“Notre première demande est que toutes les parties agissent pour mettre fin aux opérations militaires et à la violence”, a-t-il déclaré, “Nous considérons que la violence doit arrêter, les civils paient un prix très élevé”.
Ging a aussi indiqué que l’ UNRWA a des discussions avec les autorités israéliennes depuis le début de l’offensive militaire dans la Bande de Gaza, afin d’envoyer de l’aide aux habitants assiégés et que l’ UNRWA, avec la Croix rouge et le Programme alimentaire mondial, a pu envoyer un camion d’aide alimentaire vendredi soir.
“Dans les circonstances actuelles, les civils à Gaza n’ont pas d’espoir de voir la situation s’améliorer ”, a ajouté Ging, “l’UNRWA est très inquiète car les conditions se détériorent quotidiennement sans que l’on puisse entrevoir de solution”.
Ging a aussi demandé aux Israéliens de ne pas oublier qu’ils mènent une offensive militaire dans une zone à très forte densité de population.
Déclaration de l’UNRWA :
Beit Hanoun sous siège ; Les réfugiés palestiniens sont très durement touchés.
Le dernier siège militaire israélien de la ville de Beit Hanoun dans la partie nord de la Bande de Gaza a commencé le 1er novembre, perturbant énormément la vie des habitants, dont l’immense majorité sont des réfugiés. Les opérations de l’UNRWA dans la région sont fortement entravées.
Au 3 novembre, au moins deux des 39 Palestiniens tués sont des réfugiés : un enfant de 4 ans et une femme de 42 ans.
A cause du couvre-feu imposé par l’armée israélienne, aucun des 10 450 enfants inscrits dans les 10 écoles de l’UNRWA dans la région de Beit Hanoun n’a pu suivre les cours. Quatre de ces écoles ont été endommagées pendant l’opération militaire israélienne l’été dernier.
Le Centre de santé de l’UNRWA est également fermé, puisque les quelque 60 membres du personnel ne peuvent s’y rendre.
D’autres opérations de l’UNRWA ont aussi été rendues impossibles. De plus, l’armée israélienne a détruit les lignes de téléphone, coupé l’électricité dans la zone, alors que les réserves de nourriture et d’eau sont très limitées.
Après une très longue attente pour obtenir l’autorisation de l’armée israélienne d’entrer dans Beit Hanoun, qui a été déclarée zone militaire fermée, trois convois humanitaires de l’UNRWA ont apporté de la nourriture, de l’eau, du lait, des couvertures et des matelas.
L’UNRWA a aussi envoyé une équipe médicale dans sa clinique de Beit Hanoun afin d’apporter à la population les services de santé dont elle a grandement besoin. Le personnel de l’UNRWA qui apportait l’aide humanitaire a constaté les dégâts importants causés aux routes et aux maisons de même que la présence de plusieurs bulldozers militaires israéliens et de 5 chars près de l’hôpital de Beit Hanoun.
Vendredi 3 novembre, de 30 à 40 femmes ont été rassemblées dans les écoles élémentaires mixtes A et B de l’UNRWA, apparemment par ordre des militaires israéliens. Deux des femmes souffraient de blessures par balles. L’intervention de UNRWA a permis aux ambulances, qui n’avaient d’abord pas eu l’autorisation d’approcher, de transporter les blessées à l’hôpital de Beit Hanoun. Les soldats israéliens ont emmené les autres femmes dans un camp militaire où des groupes d’hommes de Beit Hanoun avaient été emmenés le matin,. Les femmes ont été relâchées dans la journée de vendredi et sont rentrées chez elles.
Dua’, une employée de l’ UNRWA , a raconté que vers minuit, alors qu’elle était chez elle, les soldats israéliens ont commencé leur opération. Elle a été réveillée par de fortes explosions et de tirs de roquettes par des hélicoptères. Des chars et des bulldozers avaient encerclé la zone et l’armée israélienne avait établi un camp en face de chez elle. Ni elle ni sa famille n’ont pu dormir cette nuit là.
Du’a, 25 ans, qui a deux enfants, nous a dit au téléphone vendredi : "Ca fait 3 jours que nous ne dormons pas. Ils [les soldats] peuvent entrer chez nous n’importe quand pour parler à quelqu’un. Il faut rester alerte - il faut être éveillé à tout instant, pour ouvrir la porte [aux soldats israéliens] à n’importe quel moment".
Dua’ nous a dit que son bébé d’un an et son petit de 2 ans se cachent sous les couvertures quand ils entendent les fortes détonations de l’artillerie israélienne. Elle nous dit que, comme ils ne s’attendaient pas à l’opération militaire, ils n’ont pas fait de stock de nourriture et qu’ils n’avaient qu’un peu de pain le premier jour de l’opération militaire. Elle dit qu’elle a déjà utilisé la seule bouteille de lait qu’elle avait et que le lait en poudre, les couches et le fromage seront finis aujourd’hui.
A cause du couvre-feu, elle ne peut pas quitter sa maison pour acheter de la nourriture.
"Je ne peux pas sortir parce que j‘ai peur qu’ils me tirent dessus", dit-elle.
Bien que dans son quartier l’eau et l’électricité -faible- aient été rétablies vendredi, il y a partout des coupures de courant et d’eau à Beit Hanoun.
Dua’ et d’autres employés de l’ UNRWA s’inquiètent de ne pas pouvoir reprendre leur travail pour aider les réfugiés palestiniens.