Israël va donner une nouvelle impulsion à la colonisation en Cisjordanie avec le feu vert donné à la construction de 600 logements à Maalé Adoumim, la plus grande implantation de ce territoire palestinien, a annoncé lundi le ministère de la Défense.
"Le Premier ministre Ariel Sharon et le ministre de la Défense ont donné leur feu vert à la construction de 600 logements à Maalé Adoumim", a affirmé à l’AFP un responsable de la Défense.
Cette colonie, qui se trouve près de Jérusalem sur la route de Jéricho en Cisjordanie, comptait à la fin juin 28.120 habitants, selon le ministère de l’Intérieur. La construction des 600 logements devrait permettre d’augmenter de 2.000 le nombre d’habitants.
Cette décision va à l’encontre de la "feuille de route", un plan de paix élaboré par le Quartette (Etats-Unis, Union européenne, Russie et Onu), qui prévoit
l’arrêt des violences de l’Intifada, ainsi qu’un gel de la colonisation israélienne et la création par étapes d’un Etat palestinien d’ici à 2005.
Le quotidien Maariv a pour sa part affirmé que le ministère de l’Habitat avait reçu comme consigne de ne pas publier d’appels d’offres pour la réalisation des travaux dans un souci de discrétion, afin d’éviter
apparemment d’éventuelles pressions américaines.
Des responsables de la Défense cités par le Maariv ont affirmé que cette initiative avait été prise dans le cadre du renforcement des "principales colonies" de
Cisjordanie prévues par le plan de retrait de la Bande de Gaza du Premier ministre Ariel Sharon. M. Sharon veut évacuer par étapes d’ici septembre 2005 les 21 colonies de la Bande de Gaza et quatre petites colonies du nord de la Cisjordanie.
Ce plan de séparation d’avec les Palestiniens prévoit en revanche le maintien sous contrôle israélien des principales implantations de Cisjordanie (dont Maalé Adoumim), où vivent la grande majorité des
quelque 240.000 colons, derrière une barrière de séparation controversée qu’Israël construit dans ce territoire [1]
A la mi-avril, le président américain George W. Bush avait soutenu le plan de M. Sharon et estimé "irréaliste" un retrait total des territoires palestiniens conquis lors de la guerre de juin 1967, laissant ainsi entendre qu’il était favorable
à des modifications territoriales en vue d’inclure des groupes de principales colonies de Cisjordanie au territoire israélien.