Le ministère palestinien des affaires des prisonniers et des libérés a révélé dans son rapport du 11 juin dernier que les forces de l’occupation ont arrêté près de 2000 enfants de moins de 18 ans depuis le début de
l’Intifada al-Aqsa.
Le rapport indique que 442 enfants de la Cisjordanie et de Gaza sont toujours en prison, 22 étant en détention administrative et 286 attendant leur comparution devant un tribunal.
Le rapport affirme qu’Israël viole les droits de l’homme et les divers traités internationaux relatifs à la protection de l’enfance en temps de guerre, au moment où les chiffres fournis par l’ONG "Defence for Children International - Palestine section", indiquent que 80% des enfants palestiniens arrêtés ont subi la torture, ont reçu des coups, ont été privés d’alimentation et de sommeil, ont subi le shabeh (positions diverses debout ou assis, provoquant des maux de dos), l’aspersion par l’eau, les insultes,les menaces, les mises en isolement au cours des interrogatoires.
Le rapport indique qu’il est interdit aux enfants de contacter leurs familles ou leurs avocats pendant les interrogatoires, et il est souvent difficile de savoir où les enfants sont enfermés.
Les chiffres du ministère des affaires des prisonniers et des libérés indiquent que 11% des enfants qui ont été libérés souffrent de problèmes physiques et psychologiques, et qu’ils ont besoin de traitements médicaux et d’accompagnement psychologique. Les enfants souffrent de la peur, ils sont angoissés, ils ne peuvent contrôler leurs émotions, et ont des difficultés à
se concentrer.
Considérant les âges de ces enfants, il apparaît que la catégorie 16-17 ans est celle qui est visée, elle représente 41% de l’ensemble des enfants détenus, ce qui signifie qu’en plus de leur privation de liberté, ces enfants perdent leur chance de réintégrer l’école à leur libération.
Le rapport du ministère indique aussi que la plupart des arrestations ont eu lieu dans les maisons en pleine nuit et dans des conditions qui suscitent la peur.
Aucune mesure juridique n’est respectée lors des arrestations, et les enfants sont traduits devant des tribunaux militaires inadaptés.
Les enfants sont détenus dans des lieux dépourvus des critères les plus élémentaires pour une vie humaine.
Le rapport indique que 31 enfants sont malades, soit 7% des enfants détenus, ils souffrent de difficultés respiratoires, de blessures, de problèmes de peau, de maux de ventre, de cancer et autres.
Le rapport indique que les forces d’occupation enferment les enfants dans des centres de détention et des centres d’interrogatoires à l’intérieur de la Ligne Verte ou dans les Territoires Palestiniens Occupés.
Les enfants sont privés de lieux propres, à cause du manque des produits d’entretien. Ils n’ont pas le droit de se laver et l’eau chaude est inexistante, les
pièces sont humides, car l’eau de pluie y pénètre, les insectes pullulent, les maladies se propagent, surtout les maladies de peau.
La malnutrition est généralisée, la négligence médicale aussi, les enfants manquent de vêtements, de médicaments, d’aliments, et surtout de la visite de leurs parents, ils sont parfois privés de récréation, tout en étant constamment battus.