"Quand nous parlons des frontières futures ou permanentes d’Israël, ça inclue la vallée du Jourdain, Maale Adumim, Gush Etzion, Ariel, Kedumim-Karnei Shomron et Rehan-Shaked", a déclaré le Ministre de la Défense israélien Shaul Mofaz dan sun discours à Jérusalem cette semaine.
Les zones qu’il mentionne comprennent 20% de la Cisjordanie, foyer de 3.5 millions de Palestiniens, et beaucoup d’entre eux sont des réfugiés de ce qui est actuellement Israël.
Les colonies se sont étendues de manière exponentielle en Cisjordanie depuis 1993. 250 000 colons israéliens vivent maintenant illégalement (selon le droit international) dans des colonies en Cisjordanie, une zone occupée militairement par les forces israéliennes depuis 1967 [1]. C’est à ces colonies que Mofaz fait référence dans son discours, définissant ce à quoi ressemblera Israël quand les "frontières finales" seront décidées.
Avec l’accélaration de la construction du Mur d’annexion par les forces israéliennes depuis les élections palestiniennes du 25 janvier, le Mur entoure maintenant la plupart des terres palestiniennes. Au lieu d’être érigé sur la "ligne verte", la ligne d’armistice de 67, le Mur serpente au coeur de la terre palestinienne, protégeant les routes réservées aux colons, écartelant les communautés palestiniennes et encerclant totalement des villes comme Qalqilyia au nord de la Cisjordanie.
Tout en reconnaissant du bout des lèvres la "feuille de route" soutenue par les Américains et en exigeant des Palestiniens qu’ils adhèrent au terme de la "feuille", Israël lui même viole la plupart des termes qu’il avait acceptés quand la feuille de route a été établie. L’extension des colonies en est une violation majeure.
Même quand le soi disant "désengagement" des colons de la bande de Gaza a été organisée en 2005,le nombre de colons en Cisjordanie n’arrêtait pas d’augmenter, au point qu’en 2005, l’année du "désengagement", on constatait une augmentation nette du nombre total des colons qui vivent illégalement sur la terre palestinienne.
La déclaration de Mofaz corrobore des déclarations faites il y a quelques semaines par le Premier ministre par intérim Ehud Olmert, qui disait qu’Israël prendrait la vallée du Jourdain. Leur parti, Kadima , devrait gagner les élections du 27 mars en Israël, après quoi on prévoit qu’ils vont se livrer à quelques "départs" très médiatisés de quelques petits avant-postes isolés de Cisjordanie, tout en renforçant leur main mise sur les zones citées par Mofaz.
Le même Shaul Mofaz déclarait dimanche 26 février sa volonté d’intensifier les attaques de l’armée israélienne contre les résistants palestiniens, selon des sources israéliennes.
Lors de la réunion hebdomadaire du cabinet israélien, Mofaz a annoncé qu’il ordonnait à l’armée de poursuivre les opérations militaires, sous prétexte de d’arrêter les attaques "terroristes" contre Israël.
Mofaz considère que les récents assassinats et arrestations dans l’ensemble de la Cisjordanie sont des "liquidations limitées", à un moment où l’armée de l’air israélienne intensifie les raids aériens
Pendant une conférence de presse conjointe avec l’envoyé des Etats unis pour la paix au Moyen Orient, David Welch, Mofaz a indiqué qu’ Israël n’acceptera pas la relation probable du Hamas avec le Hezbollah soutenu par l’Iran, qui selon lui renforcerait la "domination de l’Iran" sur l’Autorité palestinienne et étendrait l’axe du mal [2], y compris la Syrie, à la région.
Pendant ce temps, Avi Dechter, l’ancien chef des services de renseignements israéliens, et candidat du parti nouvellement formé, Kadima, a menacé de transformer la vie des Palestiniens en enfer si les bombardements et les tirs d’obus n’arrivaient pas à bout des tirs de roquettes artisanales sur Israël.
Dans un entretien avec la radio israélienne Dechter a réitéré ses menaces de réenvahir Gaza. Il avait déjà demandé au gouvernement israélien de réenvahir Gaza pour arrêter les attaques de la résistance palestinienne contre Israël.