De leur côté, les autorités israéliennes sont revenues sur leur menace d’expulser et d’interdire de territoire les journalistes présents à bord d’un des navires de la "Flottille de la liberté II". flottille internationale qui veut tenter de briser le blocus maritime imposé à la Bande de Gaza.
Dimanche, le bureau de presse du gouvernement israélien avait envoyé une lettre d’avertissement aux journalistes participant à l’opération, affirmant qu’ils contreviendraient à la législation sur l’entrée en Israël et risquaient l’expulsion ainsi qu’une interdiction de dix ans dans le pays.
La mise en garde avait suscité l’indignation dans les rangs des journalistes étrangers et provoqué un vif débat dans les médias israéliens.
Le Premier ministre Benyamin Nétanyahou a affirmé qu’après avoir eu connaissance de l’affaire, il avait donné l’ordre aux autorités de trouver une formule pour les journalistes ayant l’intention de participer à cette nouvelle "Flottille de la liberté". Il n’a pas fourni de détails, si ce n’est celui de préciser qu’une exception serait faite pour les journalistes à bord d’un des navires.
"En parallèle, il a été convenu que les journalistes israéliens et internationaux" embarquent à bord des bateaux aux fins de "transparence" et de "couverture fiable des événements", ont indiqué ses services dans un communiqué.
L’Association de la Presse étrangère, qui représente des centaines de journalistes travaillant pour des organisations de presse internationales en Israël et dans les territoires palestiniens, avait fortement condamné les menaces initiales lancées par les autorités, estimant qu’ils devaient être autorisés à couvrir ces événements.
Israël souhaite éviter une répétition de l’assaut meurtrier de l’an dernier. En mai 2010, un commando israélien était intervenu contre une flottille humanitaire à destination de la Bande de Gaza, faisant neuf morts sur le navire "Mavi Marmara".
L’opération, condamnée à l’échelle internationale, avait contraint Israël à assouplir son blocus imposé au territoire palestinien contrôlé depuis 2007 par le Hamas. Israël justifie ces mesures de restriction par la nécessité d’empêcher les militants du Mouvement de la résistance islamique de faire la contrebande d’armes dans la Bande de Gaza.
La nouvelle "Flottille de la Liberté" est prête à prendre la mer "dans les prochains jours", selon le site web www.freedomflotilla.eu. qui fait cependant état de "retards" et accuse Israël de faire pression sur les gouvernements, de recourir à des manoeuvres d’intimidation auprès des défenseurs des droits de l’Homme, et de menacer des compagnies d’assurance et des entreprises de communication pour empêcher les bateaux de partir.
Dans un communiqué diffusé lundi, il réaffirme que la flottille internationale comprendra au moins dix navires, dont un bateau parti samedi dernier de L’Ile-Rousse, en Corse. Deux des navires transporteront de l’aide à destination du territoire palestiniens, tandis que les autres embarcations auront à leur bord des centaines de personnes, dont des personnalités politiques, des écrivains, des artistes, des militants et des représentants religieux.
Selon le site web, certains des navires sont confrontés à des "retards" qui auraient pour origine de fausses plaintes d’Israël, des tentatives de sabotage et des obstacles administratifs imposés par les autorités grecques en réponse "aux pressions israéliennes". "Nous appelons le gouvernement grec à ne pas devenir complice des actions illégales d’Israël en succombant à ces pressions, et à rejoindre la France" n’ayant pas fait opposition au départ du bateau.