[1]C’est l’heure des condoléances devant la maison de la famille Abou-Rahma. Assises en demi-cercle sur des chaises en plastique, les femmes entourent la mère de Jawaher décédée vendredi dernier, 31 décembre 2010.
Keffieh rouge et blanc autour du cou, Ahmed, le frère de la victime, raconte le drame. Les manifestants qui s’approchent du mur et les soldats israéliens qui tirent des grenades lacrymogènes.
« Ce n’était pas le gaz habituel, affirme le jeune homme. Beaucoup de gens se sentaient mal et ils ont été emmenés en ambulance pour recevoir les premiers soins ».
Jawaher Abou Rahma a succombé dans les heures qui ont suivi. Après sa mort, l’armée israélienne a ouvert une enquête tout en émettant des doutes sur le récit des Palestiniens. Des sources militaires ont aussi évoqué des antécédents médicaux (asthme ou cancer) qui seraient à l’origine du décès de la jeune femme.
« C’est ce qu’ils disent à chaque fois, explique Iyad Burnat qui dirige le Comité Populaire de Bilin. Mais nous avons tous les rapports de l’hôpital avec les constatations des médecins quand Jawaher a été admise ».
Ce vendredi, comme chaque semaine, les Palestiniens de Bilin manifesteront contre le mur. En arborant le portrait de Jawaher mais aussi celui de son frère Bassel, mort un an et demi plus tôt au même endroit, lorsqu’une grenade lacrymogène l’a atteint en pleine poitrine.