[1] Voir aussi Avi Issacharof, Amira Haas et Anshel Pfeffer dans Haaretz :
Une manifestante de Bil’in meurt après exposition au gaz lacrymogène lancé par les Forces de Défense Israéliennes
Une habitante du village de Bil’in en Cisjordanie est morte samedi matin dans un hôpital de Ramallah après qu’elle ut été exposée à du gaz lacrymogène lancé par les soldats des FDI pour disperser la foule des manifestants contre le mur de séparation dans le village vendredi.
Jawaher Abu Rahmah, âgée de 36 ans, était la sœur de Bassem Abu Rahmah, qui a été tué par un projectile à gaz lacrymogène à longue portée sur la poitrine tiré par les soldats des FDI lors d’une manifestation contre le mur de séparation, à Bil’in, le 17 avril 2009.
Depuis les cinq dernières années ont eu lieu des manifestations hebdomadaires contre la barrière, à Bil’in, où les villageois déclarent que la barrière les sépare injustement de leurs terres. En 2007, la Cour Suprême a accepté les arguments et a arrêté que le tracé de la barrière devait être déplacé et qu’environ 170 acres (= 85 ha environ) de terres devaient être rendus aux villageois. Les FDI ont encore à appliquer la décision du tribunal.
Les manifestations hebdomadaires contre le mur de séparation sont parties du village sous la bannière « Le dernier Jour du Mur ». Bien que les FDI aient annoncé que la zone était une zone militaire et aient disposé un grand nombre de barrages routiers, des centaines de manifestants palestiniens, israéliens et internationaux ont réussi à atteindre à pied le centre du village.
Le Premier ministre de l’Autorité Palestinienne, Salam Fayyad, était présent aussi à la manifestation pour exprimer son soutien à la lutte populaire palestinienne à Bil’in et dans toute la Cisjordanie. La jeunesse du Fatah de différents endroits à travers la Cisjordanie est venue au village le vendredi pour participer à la manifestation.
Au cours de la manifestation, des militants ont réussi à faire trois ouvertures dans la clôture formée d’éléments que comprend la barrière de séparation à Bil’in et à enlever un tronçon qu’ils ont ensuite monté en l’exposant au centre du village.
Des manifestants ont rapporté que les soldats des FDI ont tiré de grands quantités de gaz lacrymogène dans le village et qu’ils ont eu l’impression que le gaz lacrymogène était particulièrement fort. Après qu’Abu Rahmah a été étouffée par le gaz, elle a été emmenée vers un hôpital à Ramallah.
Les médecins qui ont soigné Abu Rahmah ont dit à sa famille qu’elle ne réagissait plus à leur traitement . Au cours de la nuit son état a empiré, et elle est morte à neuf heures samedi matin.
Le porte-parole des FDI a dû cependant faire une déclaration politique officielle au sujet de l’incident, mais certains représentants des FDI ont déclaré qu’il n’y avait pas d’usage irrégulier du gaz lacrymogène lors de la manifestation de vendredi .
Les porte-parole des FDI ont déclaré que la mort d’Abu Rahmah avait pu être le résultat d’un état asthmatique conjugué avec le gaz lacrymogène et que si le gaz avait été quelque peu différent du gaz habituel il y aurait eu davantage de personnes affectées négativement par celui-ci.
Les porte-parole ont ajouté que l’incident faisait l’objet d’une enquête et qu’ils attendaient des clarifications de la part des responsables médicaux palestiniens, comme ils avaient jusqu’à présent reçu des informations contradictoires du côté palestinien.
Plus d’un an après que le frère de Jawaher Abu Rahmah , Bassem, ait été tué par un projectile de gaz lacrymogène à tir à longue portée en avril 2009, l’Avocat Général Militaire a ordonné à l’unité de l’armée en charge des enquêtes criminelles d’enquêter sur sa mort.
L’enquête a été ouverte après qu’un enregistrement en video ait été produit montrant qu’Abu Rahamh n’agissait pas de façon violente et que des experts aient témoigné que la cartouche de gaz lacrymogène qui l’a tué l’avait directement visé, en violation des ordres militaires.
Bien que la mort d’Abu Rahamh fasse encore l’objet d’une enquête les soldats des FDI se sont remis tranquillement à utiliser des cartouches interdites de gaz lacrymogène pour disperser des manifestations en Cisjordanie le mois dernier.
Ashraf Abu Rahmah, un cousin de Jawaher et Bassem, a aussi été blessé par les forces des FDI en 2008 déjà. Après avoir été mis en détention lors d’une manifestation contre la clôture de séparation près du village de Na’alin en Cisjordanie, le 7 juillet 2008, un soldat des FDI lui a tiré une balle de caoutchouc dans la jambe alors qu’il était attaché et qu’il avait les yeux bandés.
L’incident à été filmé par un villageois et rendu public par l’association des droits de l’homme B’Tselem. Le soldat des FDI qui a tiré sur Abu Rahmah a déclaré aux enquêteurs de la police militaire que le commandant de son bataillon lui avait à trois reprises donné l’ordre de tirer sur le manifestant.
Traduction : Y. Jardin , Afps
Mis à jour :http://www.haaretz.com/print-editio...
[2] voir aussi
une manifestation a eu lieu à Tel-Aviv, suite à cet assassinat.
Après la mort de Jawaher Abu Rahmah, communiqué de La Paix Maintenant - 2 janvier 2011 :
"Samedi soir, au cours d’une manifestation qui a rassemblé plusieurs centaines de personnes devant le ministère de la défense à Tel Aviv, des heurts violents ont eu lieu avec la police. Mossi Raz, ancien député Meretz, ancien directeur de Shalom Arshav et actuel directeur de la radio All for Peace a été arrêté, après avoir été battu par la police, ainsi que 6 autres manifestants.
Cette manifestation avait été organisée en protestation contre la mort, quelques heures plus tôt à l’hôpital de Ramallah, de Jawaher Abu Rahmah, une jeune femme palestinienne atteinte par une grenade lacrymogène tirée par un soldat vendredi au cours de la manifestation hebdomadaire à Bilin contre le tracé du mur de séparation.
Bassem Abu Rahmah, le frère de Jawaher, avait été tué dans des circonstances analogues le 17 avril 2009 à Bilin également. Jawaher Abu Rahmah est ainsi la première victime en 2011 de ce conflit.
La Paix Maintenant déplore cette nouvelle victime et exprime son entière solidarité avec les manifestants qui dénoncent la politique du gouvernement israélien dans les territoires, le recours inconsidéré à la force à l’encontre des citoyens qui protestent contre cette politique et qui, en retour, au cœur même de Tel Aviv, sont traités en ennemis et non plus en opposants politiques. "