Ce remaniement attendu de la part des Britanniques, vu que les Belges et les Espagnols avaient été contraints à l’opérer ultérieurement, a été exprimé par le chef de la diplomatie britanique William Hague en visite en Palestine occupée [1]
Selon les médias israéliens, le ministre israélien pour les Services secrets, Dan Meridor, a récemment annulé une visite en Grande-Bretagne à la suite d’informations selon lesquelles il aurait fait l’objet d’une plainte pour son rôle dans l’attaque sanglante le 31 mai par la marine israélienne d’une flottille internationale qui voulait briser le blocus de Gaza, au cours de laquelle neuf activistes turcs ont été tués.
D’autres responsables israéliens ont également évité de se rendre à la capitale britannique, depuis la guerre contre la Bande de Gaza “Plomb durci”, vu qu’il étaient poursuivis par la justice pour crimes de guerre, depuis que le juge onusien Goldstone a conclu à une telle accusation.
Ce jeudi (4 novembre), le mouvement de résistance palestinien Hamas a critiqué la décision britanique : “ Nous dénonçons la volonté du gouvernement britannique de limiter les compétences de la justice britannique de poursuivre les criminels de guerre sionistes qui violent les lois internationales en Palestine occupée", a-t-il indiqué dans un communiqué.
"Le gouvernement britannique se soumet ainsi aux pressions sionistes et contredit ses propres positions qui appellent à défendre les droits de l’Homme et à juger les criminels de guerre", ajoute le communiqué du Hamas qui a demandé à Londres de "revoir sa décision".
Pour sa part, le quotidien londonien arabophone, Al-Quds Al-Arabi, a qualifié cette décision britannique de “ soumission désolante au chantage israélien”. Selon le rédacteur en chef du journal, Abdel Bari Atouane, le projet de loi que le ministre britannique s’est engagé à présenter au Conseil des Communes, dès son retour, porte atteinte aux traditions britanniques attachées aux droits de l’Homme, et une menace à l’indépendance de la justice britannique.
Il rappelle à cet égard le refus des ex-Premiers ministres, John Major et Tony Blair de tout amendement au motif qu’ils ne peuvent interférer dans la justice de leur pays, et ce sous les pressions de l’Arabie Saoudite qui voulait que Londres lui livre deux opposants installés chez elle.
Or, estime-t-il, l’actuel Premier ministre David Cameron, ainsi que son chef de la diplomatie et six autres de ses ministres font partie de l’Association de l’amitié israélo-britannique et sont par conséquent des fidèles amis de l’entité sioniste. Atouane perçoit dès lors des tentatives de faire prévaloir les intérêts d’Israël qui violent sans cesse le droit internationale au dépens des valeurs défendues par la Grande Bretagne
À noter que Madrid avait elle aussi limité la compétence de sa justice après Plomb durci, pour empêcher ses tribunaux saisis contre les crimes de guerres commis par les militaires israéliens contre les Palestiniens de la Bande de Gaza, où plus de 1300 palestiniens, dont la plupart des civils avaient été tués.
Alors que Bruxelles avait été contrainte à un tel renoncement à la fin des années 90, lorsque des Palestiniens ont tenté de saisir ses tribunaux contre l’ex-Premier ministre israélien Ariel Sharon, pour les crimes de guerre qu’il a commis dans les camps palestiniens de Sabra et Shatila en 1982.
Constat désolant au fil de ces concessions : Israël dénude l’Europe de ses valeurs républicaines et des droits de l’homme.