Hurndall, âgé de 21 ans, faisait un reportage sur une manifestation lancée à l’initiative du Mouvement International de Solidarité (MIS) en 2003 dans la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza. Alors qu’un groupe d’enfants subissaient des tirs en provenance de militaires israéliens, postés dans des tours de garde, Hurndall se précipita vers eux pour leur venir en aide, et reçu une balle mortelle. Il resta neuf mois dans le coma après cet incident avant de mourir. Durant l’enquête de la cour de justice, Hayb se justifia en prétextant avoir reçu l’ordre d’ouvrir le feu, ce que les responsables militaires démentent. Hayb fut seulement accusé d’homicide involontaire, et fut condamné à huit années de prison. Il a été relâché mercredi après seulement six années et demi d’emprisonnement.
ISM, où Hurndall était volontaire durant son séjour à Gaza, a condamné la décision du comité militaire concernant cette remise de peine. "Cette libération anticipée ne fait que renforcer l’idée que l’armée israélienne peut continuer à commettre des crimes de guerre sans en subir les conséquences" a annoncé ISM dans un communiqué publié mercredi. Jocelyn Hundrall, la mère de Tom, a déclaré à ISM basé à Londres que "cette réduction de peine intervient au moment où le monde entier commence à être de plus en plus septique à propos des enquêtes israéliennes sur ses propres crimes", ajoutant que "cela doit rappeler au monde l’indifférence d’Israël à l’égard du droit international et de l’opinion publique."
Quand Hayb avait été condamné, Raphael Cohen, un militant qui travaillait avec Tom Hurndall déclarait : "Dans cette même rue où Tom s’est fait tirer dessus, deux enfants avaient également été tués le jour d’avant. C’est pourquoi avec le groupe nous voulions venir sur place, pour manifester contre les soldats qui tirent sur des enfants alors qu’ils ne font que jouer dans la rue. Il n’y a jamais eu d’enquête sur la mort de ces enfants."
Hurndall n’est pas le seul militant international à avoir été tué à Gaza. Deux semaines avant lui, une jeune femme américaine, Rachel Corrie, avait également été tuée, après qu’un bulldozer israélien lui eut roulé dessus alors qu’elle tentait de s’interposer entre lui et des habitations palestiniennes qui devaient être rasées. L’armée israélienne a refusé d’ouvrir une enquête sur cet incident.
Selon un rapport de B’Tselem, une association israélienne de défense des Droits de l’Homme, du 29 septembre 2000 [début de la Seconde Intifada] jusqu’à la fin de l’année 2008 (sans prendre en compte l’opération Plomb Durci menée à Gaza à partir du 27 décembre 2008), l’armée israélienne et les forces de sécurité ont tué environ 2200 Palestiniens, qui ne prenaient pas part aux combats au moment de leur mort. B’Tselem ajoute que dans seulement 287 cas une enquête militaire a été ouverte, enquêtes qui ont débouché sur 33 mises en accusation. Une autre association israélienne de défense des Droits de l’Homme déclare que Hayd est le seul militaire israélien qui a été enfermé pour meurtre depuis le début de l’Intifada.