Le film Avatar, du réalisateur canadien James Cameron, a connu un succès commercial et populaire inédit. Il s’appuie sur un récit fantastique fortement teinté d’écologie : sur la planète Pandora, en 2154, les Na’avis tentent de se défendre face à une invasion militaire. En parfaite harmonie avec la nature, ces êtres à la peau bleue doivent faire face à l’avidité des humains qui veulent leur dérober un précieux minerai. Un combat universel qui trouve un écho sur toute la planète, comme l’atteste la manifestation organisée le 12 février dans le village de Bil’in, en Cisjordanie : pour protester contre la colonisation israélienne, une poignée de militants se sont habillés et peints en bleu, un keffieh autour de la taille. “Ces images ont fait le tour du monde, ont été regardées d’innombrables fois sur Internet et ont suscité une quantité de commentaires dont les habitants n’auraient jamais osé rêver”, écrivait le quotidien Al-Hayat après cette manifestation. “Il faudrait que les Irakiens voient ce film, puisqu’il parle d’eux. Ils sont l’une des tribus de Na’avis qui s’unissent afin de combattre l’envahisseur. Comme les Palestiniens, les Afghans et d’autres aux quatre coins du monde, qui doivent se défendre contre le trust militaro-financier. Sans parler des Amérindiens, vaincus depuis longtemps.”
Sur le continent américain, le combat des habitants de Pandora semble ouvrir une véritable boîte de Pandore. Selon le quotidien argentin Página 12, en Argentine, les Na’avis sont les petits exploitants agricoles menacés par l’expansion des secteurs agroalimentaire et minier. “Comme dans le film Avatar, les déplacés sont des paysans pauvres et des Indiens qui ne veulent pas quitter leurs terres ancestrales”, écrit le journal. Le quotidien équatorien El Comercio se demande même si le bras de fer entre plusieurs milliers d’habitants amazoniens et la compagnie pétrolière Chevron-Texaco n’a pas inspiré James Cameron. Marina Silva, ex-ministre de l’Environnement du Brésil, a également trouvé une analogie frappante. Sur son blog, elle compare la jungle de l’Etat d’Acre au pays des Na’avis. “Et la candidate à la prochaine élection présidentielle espère bien obtenir le soutien de James Cameron”, raconte le quotidien espagnol El País.
Loin de la fiction d’Avatar, Cameron aura l’occasion de s’impliquer dans de nombreux combats écologiques bien réels. Il est ainsi attendu en Inde par la tribu Dongria Kondh, menacée d’expropriation par l’entreprise britannique Vedanta Resources. Dans un appel publié par le prestigieux magazine américain Vanity Fair, l’ONG Survival International lui a en effet demandé de soutenir le combat de ce peuple.