La situation des pécheurs dans la bande de Gaza - Le blocus est aussi maritime
Par le Centre d’informations francophone - Département de français Université al-Aqsa-Gaza
La bande de Gaza est un territoire de 360 km² avec environ 1.600.000
habitants .Parmi la population, 3000 pêcheurs gagnent leur vie sur la mer
de Gaza.
Le mercredi 21 avril 2010, le Centre d’informations et de recherches francophone a organisé une visite au port de Gaza pour les rencontrer.
L’équipe du centre a rencontré plusieurs pêcheurs qui nous ont expliqué
leurs situations et les difficultés inouïes qu’ils rencontrent pour exercer
leur activité sous le blocus israélien inhumain imposé à la population de
Gaza.
Ahmed Sarafandi pêcheur depuis plus de 20 ans sur la mer de Gaza et père
de sept enfants, est aussi le soutien de trois familles.Il prend la mer avec
un simple bateau, chaque jour, dans l’espoir de ramener quelques kilos de
poissons à vendre pour pouvoir acheter de quoi nourrir et faire vivre les
nombreuses personnes à sa charge.
Il faut savoir que les pêcheurs Gazaouis ne sont autorisés à travailler que
sur une superficie de trois kilomètres carrés, pas plus, par décision militaire israélienne.Ils sont surveillés et harcelés en permanence par la marine israélienne qui contrôle la mer de Gaza.
Si des pêcheurs dépassent cette limite bien insuffisante, les bateaux de
l’occupation israélienne ouvrent le feu sur eux, déchirent leurs filets de
pêche, voire les emprisonnent, et parfois l’armée va jusqu’à bombarder
leurs simples embarcations.
Ahmed ajoute, qu’il y a deux mois, un pêcheur de Gaza qui s’appelle
Sami Bakr, a été emprisonné un mois dans les prisons israéliennes, après
qu’on ait bombardé son petit bateau alors qu’il pêchait dans la mer de
Rafah au sud de la bande de Gaza, et ce ,sans aucune raison.
Les pêcheurs de Gaza utilisent des moyens rudimentaires pour pêcher, à
cause de ce siège et parce que les équipements de pêche sont trop chers pour eux.En effet, un simple moteur de bateau coûte 5000$ minimum, ce qui est un prix trop élevé pour les pêcheurs de Gaza ; surtout qu’ils ne pêchent que 10 à 15 kilos de poissons par jour, pas plus, du fait de cette zone limitée et bien insuffisante pour le marché local.
Actuellement, les commerçants de Gaza achètent le poisson égyptien qui
passe par les tunnels entre la ville de Rafah et l’Egypte ,car la pêche à
Gaza est toujours menacée par les opérations de l’occupation israélienne
contre les pêcheurs .
Ahmed nous a dit que le 12 avril 2010 a été mis en œuvre un projet de
soutien aux pêcheurs du camp de Shati à Gaza. C’est le premier depuis
sept ans. Il est financé par la coopération française et mis en œuvre par la
Société du développement agricole et environnemental.
C’est un projet de 6 mois, qui a pour objectif d’apporter un soutien
matériel aux pêcheurs Gazaouis du camp de Shati, qui ont été touchés
par les opérations militaires israéliennes de janvier 2009. Il inclut la réparation des barques et des filets, ainsi que l’achat de nouveaux filets
et de moteurs. A terme, plus de 70 pêcheurs pourront ainsi reprendre et
développer leur activité professionnelle. Les réparations de leurs barques et
des filets sont effectuées par des ouvriers du camp de Shati, spécialement
recrutés pour le projet, et qui pourront, ainsi, bénéficier d’un emploi de trois mois.