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Les colonies juives au menu d’une réunion des ministres arabes à Syrte
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon devait s’entretenir en Libye avec les ministres arabes des Affaires étrangères, qui veulent mobiliser la communauté internationale face à la politique israélienne de colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem. Une dizaine de ministres de la Ligue arabe, ainsi que le président palestinien Mahmoud Abbas, entendront le secrétaire général de l’ONU avant de tenter de définir la position qui sera adoptée par le sommet arabe ce week-end à Syrte sur le processus de paix au Proche-Orient, que les États-Unis tentent de relancer.
Les chefs d’État et représentants des 22 membres de la Ligue arabe ont commencé à arriver à l’aéroport d’al-Korthabia de Syrte (Est) pour le premier sommet arabe organisé en Libye. Mahmoud Abbas est arrivé d’abord, suivi notamment par Abdallah II de Jordanie, l’émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah, les présidents algérien et mauritanien, Abdelaziz Bouteflika et Mohamed Ould Abdelaziz, le yéménite Ali Abdallah Saleh ainsi que le Soudanais Omar el-Béchir, selon l’AFP. Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan sont également attendus au sommet qui doit s’ouvrir samedi dans la ville natale du colonel Kadhafi.
Vêtu d’une abaya traditionnelle blanche, portant des lunettes noires, le colonel Mouammar Kadhafi a accueilli ses invités sous une tente multicolore installée à l’aéroport. Des groupes folkloriques et des hommes à cheval ou faucon au poing participaient à la cérémonie.
D’après le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, la dizaine de ministres arabes membres du Comité de suivi de l’Initiative arabe de paix discuteront en particulier de la position à adopter en cas d’échec des efforts américains pour mettre un terme aux activités israéliennes de colonisation. Dans la soirée, il a affirmé que l’ouverture de négociations indirectes avec Israël « dépendait » de l’annulation par l’État hébreu de sa décision de construire 1 600 logements à Jérusalem-Est.
Pour sa part, selon la Ligue arabe, Ban Ki-moon devrait présenter aux ministres arabes un rapport sur les décisions de la dernière réunion du quartette pour le Proche-Orient (États-Unis, Union européenne, Russie et ONU).
Côté israélien, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a encore assuré que la politique d’Israël concernant Jérusalem demeurerait inchangée, au lendemain de son retour d’une visite sous tension à Washington qui n’a pas permis de régler la crise avec l’administration de Barack Obama. M. Netanyahu a présenté au cabinet de sécurité, qui regroupe les sept ministres les plus importants, « une série de dossiers sur la base des contacts qu’il a eus aux États-Unis afin de relancer les discussions de paix avec les Palestiniens ». « Le Premier ministre a décidé de poursuivre les discussions dans le cadre de ce même forum dans les prochains jours, ainsi que les contacts avec l’administration américaine pour tenter de s’entendre sur les moyens de faire avancer le processus politique », a expliqué Niz Hefetz, le porte-parole du bureau de M. Netanyahu. Il est peu probable que la réunion des sept ministres, en majorité des faucons de droite, aboutisse à un règlement rapide de la crise avec Washington. Selon le quotidien Haaretz (gauche), M. Netanyahu n’aurait pas l’intention de changer de majorité en faisant entrer au gouvernement le parti Kadima (centre), plus modéré.
L’Initiative arabe, adoptée en 2002 et relancée en 2007, prévoit notamment une normalisation des relations entre les pays arabes et Israël en échange du retrait israélien des territoires arabes occupés depuis juin 1967 et la création d’un État palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale. Le 19 mars, le quartette pour le Proche-Orient avait appelé à un gel de la colonisation israélienne et réclamé un calendrier pour parvenir à un accord de paix dans les 24 mois, ce qu’Israël a rejeté.
Jeudi, les ministres arabes se sont mis d’accord sur un plan d’aide de 500 millions de dollars aux Palestiniens de Jérusalem, qui doit être formellement accepté lors du sommet.
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[2] voir aussi l’Orient le Jour .
Erdogan au sommet arabe : Si la Palestine brûle, le Proche-Orient en entier brûlera
Quatorze chefs d’État sur les 22 membres de la Ligue arabe participent au sommet ordinaire annuel de deux jours, le premier à se tenir chez le sulfureux numéro un libyen Mouammar Kadhafi, et duquel sont absents deux poids lourds de la région, le Saoudien Abdallah et l’Égyptien Hosni Moubarak.
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s’en est violemment pris à Israël, à l’ouverture samedi en Libye d’un sommet arabe placé sous le signe de la défense de Jérusalem, estimant que considérer cette ville comme la capitale indivisible de l’État hébreu, comme le fait Israël, est une "folie".
"Jérusalem est la prunelle des yeux du monde musulman. Si Jérusalem brûle, ceci signifie que la Palestine brûle. Et si la Palestine brûle, ceci veut dire que le Proche-Orient brûle", a-t-il mis en garde.
Quatorze chefs d’État sur les 22 membres de la Ligue arabe participent au sommet ordinaire annuel de deux jours, le premier à se tenir chez le sulfureux numéro un libyen Mouammar Kadhafi, et duquel sont absents deux poids lourds de la région, le Saoudien Abdallah et l’Égyptien Hosni Moubarak.
Les dirigeants arabes étaient réunis à huis clos en soirée dans la ville méditerranéenne de Syrte, à 500 km à l’est de Tripoli. Ils n’avaient pas le droit d’avoir plus de deux accompagnateurs dans la salle de conférences. "C’est pour discuter en toute tranquillité", a dit le colonel Kadhafi. Selon le programme, le sommet doit reprendre aujourd’hui vers 10h00 locales (08h00 GMT) et s’achever par une conférence de presse vers 18h30 GMT.
"Nous ne pouvons pas tenir des négociations indirectes tant qu’Israël n’arrête pas totalement ses activités de colonisation à Jérusalem et ne mette pas fin à sa politique du fait accompli", a dit le président palestinien Mahmoud Abbas à l’ouverture du sommet dans l’après-midi. "L’État de Palestine n’aura aucun sens si Jérusalem n’est pas sa capitale", a-t-il souligné, appelant les pays arabes à "sauver Jérusalem".
Alors que les pays arabes ont écarté tout soutien à la reprise des négociations israélo-palestiniennes sans un gel de la colonisation, le patron de l’ONU Ban Ki-moon, invité au sommet, les a appelés à soutenir ces pourparlers, tout en condamnant les projets de colonisation.
Jérusalem-Est, annexée par Israël en 1967, est au centre du conflit israélo-palestinien. Les Palestiniens veulent en faire la capitale de leur futur État, alors qu’Israël considère l’ensemble de Jérusalem comme sa capitale "éternelle et indivisible".
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a encore assuré vendredi que sa politique concernant Jérusalem demeurerait inchangée. Israël a approuvé le 9 mars un projet de construction de 1 600 logements dans un quartier de colonisation à Jérusalem-Est, provoquant une grave crise avec Washington qui s’employait à lancer des pourparlers indirects entre Israël et les Palestiniens, alors que le processus de paix est bloqué depuis plus d’un an.
Inaugurant le sommet, le colonel Kadhafi, connu pour ses discours fleuves, s’est contenté de moins de quinze minutes pour appeler les Arabes à agir. "Les masses arabes et le peuple en ont assez des mots. Ils attendent de l’action, pas des mots ni des discours".
De son côté, le chef de la Ligue arabe Amr Moussa a proposé la création d’un organisme régional incluant les pays arabes et leurs voisins comme la Turquie et l’Iran, et l’ouverture d’un dialogue avec de dernier dans le cadre du regroupement. "Je comprends l’inquiétude de certains d’entre nous vis-à-vis de certaines positions iraniennes. Cela confirme la nécessite de dialogue en vue de définir les relations futures avec l’Iran", a-t-il dit. Cependant le chef de la diplomatie égyptienne Ahmed Aboul Gheit a déclaré aux journalistes que "la plupart des pays arabes ne favorisent pas ce genre de dialogue à l’heure actuelle".
Le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, également invité, a souligné qu’"il est temps de donner sa chance à la paix".
Le sommet arabe se tient alors que la bande de Gaza a été le théâtre des pires violences depuis l’offensive israélienne il y a 14 mois, avec la mort d’un Palestinien samedi au lendemain de celle de deux soldats israéliens.
Parmi les chefs d’État présents figurent Abdallah II de Jordanie, l’émir du Koweït Sabah al-Ahmad Al-Sabah, le yéménite Ali Abdallah Saleh, le Soudanais Omar el-Béchir et le Syrien Bachar el-Assad.
À Syrte, ville natale de M. Kadhafi où la capacité hôtelière est très limitée, les dirigeants arabes ont été placés dans des résidences privées. M. Erdogan a été hébergé dans un luxueux yacht, à proximité d’un paquebot italien où sont logés les journalistes