Cependant, l’organisation est préoccupée par le fait que les autorités israéliennes aient assorti cette libération de conditions qui empêcheront cet homme d’exercer ses droits fondamentaux.
Mohammed Othman a été arrêté le 22 septembre 2009. Il revenait alors de Norvège, où il s’était exprimé publiquement au sujet des répercussions négatives du mur/barrière construit par Israël en Cisjordanie occupée.
Incarcéré sans inculpation aux termes d’un ordre de détention administrative, il a été relâché ce mercredi 13 janvier, après avoir versé une caution de 10 000 shekels israéliens (1 900 euros environ).
Mohammed Othman est le deuxième militant palestinien remis en liberté par les autorités palestiniennes cette semaine [2].
Toutefois, elles ont assorti sa libération des conditions suivantes : il lui est interdit de quitter la Cisjordanie pour une durée indéterminée et il est tenu de se présenter auprès des services de police dès qu’ils le convoquent pour interrogatoire.
« Les conditions dont la libération de Mohammed Othman a été assortie ont manifestement pour but de l’empêcher ou de le dissuader de continuer à militer contre la construction du mur-barrière en Cisjordanie et à dénoncer son impact sur la vie des Palestiniens qui résident dans ce territoire, a déclaré Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International. Ces restrictions doivent être immédiatement levées. »
La remise en liberté de Mohammed Othman intervient à la suite de celle de Jamal Juma, qui a été relâché sans condition ce mardi 12 janvier. Un troisième défenseur des droits humains, Abdallah Abu Rahma, est toujours en détention.
Jamal Juma, Mohammed Othman et Abdallah Abu Rahma font campagne depuis des années contre le mur/barrière de Cisjordanie en sensibilisant le public à ses répercussions négatives sur les Palestiniens, en organisant l’opposition populaire et en manifestant pacifiquement contre sa construction.
Les trois militants se sont dits à maintes reprises déterminés à respecter le principe de non-violence. À la connaissance d’Amnesty International, aucun élément crédible ne prouve qu’ils aient recouru à la violence ou prôné son usage.
Amnesty International reste préoccupée par le fait qu’Abdallah Abu Rahma pourrait être détenu uniquement pour avoir exercé légitimement son droit à la liberté d’expression en s’opposant au mur/barrière érigé par Israël.
Si tel est le cas, il s’agit d’un prisonnier d’opinion et il doit être libéré immédiatement et sans condition. Dans le cas contraire, il doit être inculpé d’une infraction prévue par la loi et traduit en justice dans le plein respect des normes internationales d’équité.