Et par conséquent, sur la nécessité d’entreprendre une action rapide au niveau des instances internationales et régionales, tout en se concentrant sur les cercles qui ont la possibilité de faire pression sur Israël. Cet Etat voyou ne possède pas de Constitution intérieure et commet des violations dangereuses contre la légitimité internationale.
Il est évident que ces violations dernièrement commises par les extrémistes israéliens contre la mosquée d’Al-Aqsa ne sont qu’un prolongement de celles nombreuses commises depuis l’occupation de Jérusalem le 7 juin 1967. Elles ont doublé depuis la promulgation de la décision de la Haute cour israélienne le 23 septembre 1993. Selon cette décision, la mosquée d’Al-Aqsa serait soumise à la souveraineté israélienne. Une décision qui transgresse les principes du droit international et du 4e accord de Genève en 1949.
En parallèle à cette décision concernant la judaïsation de l’Esplanade des mosquées, de nombreux plans sont en cours, et les Israéliens n’ont aucune honte à les dévoiler et à les publier. Parmi ces plans, il y a la construction de 10 colonnes (au nombre des 10 commandements) sur l’esplanade qui se trouve face à la muraille ouest de l’extérieur, jusqu’à parvenir au niveau de l’esplanade actuelle de la mosquée d’Al-Aqsa. Ensuite, ils prévoient la construction du 3e Temple pour le relier à une colonne qu’ils prétendent exister dans le Dôme du rocher. C’est ainsi que les plans israéliens visent à effacer l’identité de Jérusalem, à violer ses lieux saints, à s’accaparer ses territoires et à démanteler sa constitution démographique et architecturale. Bref, l’Etat hébreu vise à effacer toute trace de l’histoire arabo-islamique de la ville.
La Conférence arabo-islamique, tenue à Jérusalem en 1931, était parmi les premières conférences à mettre en garde contre les violations de l’Esplanade des mosquées. Elle avait été tenue près de la mosquée d’Al-Aqsa avec la présence d’un grand nombre de leaders arabes et de musulmans orientaux et occidentaux. La décision la plus importante prise par cette conférence était de créer une société pour sauver les terres des Palestiniens à Jérusalem. Et ce, dans l’objectif de serrer l’étau autour des tentatives de l’Etat hébreu d’acheter le maximum de terres proposées par la tutelle britannique ou celles que les propriétaires arabes se sont retrouvés obligés de vendre sous la répression des lois britanniques.
En application des décisions de ladite conférence, une délégation palestinienne a effectué une tournée qui a duré 7 mois pendant laquelle elle a visité un grand nombre d’Etats qui ont souscrit de grandes sommes au profit de la société pour sauver des territoires palestiniens ainsi que d’autres projets lancés par la conférence. Si de pareils efforts palestiniens, arabes et islamiques ont été faits au début du siècle dernier sous domination coloniale complète imposée aux mondes arabe et islamique, il aurait fallu profiter de cet exemple pour faire face aux plans israéliens visant à s’accaparer les terres palestiniennes depuis le jour de la création d’Israël.
Ce que nos ancêtres ont fait depuis près d’un siècle nous interpelle, en tant que nation unie, à déployer le maximum d’efforts à tous les niveaux. Il est clair que les efforts doivent être concentrés avant tout en direction de l’UE, à cause de son poids politique et du nombre de ses membres (environ 30 Etats). De plus que les positions européennes sont encourageantes depuis la déclaration de Venise le 13 juin 1980 et sa recommandation des droits légitimes du peuple palestinien.
C’est ainsi que les positions européennes au cours des dernières années doivent nous pousser à activer l’entente avec l’UE dans cette phase cruciale du conflit arabo-israélien. Effectivement, en juillet 2008, l’UE a critiqué les activités coloniales après l’approbation préliminaire de la part du gouvernement israélien de construire des logements sur le mont d’Abou-Ghoneim au sud et au nord de Jérusalem. Et ce, dans un communiqué adressé par la présidence française à l’UE, et selon lequel les procédures israéliennes pourraient porter atteinte à la crédibilité du processus politique en cours entre Israël et les Palestiniens.
Puisque Javier Solana, chef de la diplomatie et de la politique étrangère et sécuritaire auprès de l’UE, effectue continuellement des visites navettes au Proche-Orient, il faut qu’un chef de la diplomatie arabe en fasse de même. Ce qui se passe à Jérusalem doit être soumis à l’Unesco qui, depuis les années 1990 du siècle passé, accorde un intérêt particulier à la cause de cette ville [1]. Un important rapport est élaboré à la fin de l’année 1999 dans lequel il a signalé les violations israéliennes commises contre l’histoire et le patrimoine arabes de la ville. Il a mentionné un nombre de vérités reflétant le plan de judaïsation de la ville. Selon ce rapport, l’ancienne Jérusalem est devenue prisonnière et encerclée par une autre ville en expansion continue au profit des nouveaux colons juifs.
L’action arabo-islamique peut commencer par l’enregistrement de toutes les violations israéliennes commises durant la dernière décennie dans un livre noir qui peut être publié en plusieurs langues pour que l’opinion publique internationale soit au courant de ce qui se passe sur les territoires arabes occupés et dans la ville sainte.