Bien qu’elle ne soit pas inscrite à l’ordre du jour de la session du con seil régional d’hier, l’implantation à Sète de la société israélienne d’importation de fruits et légumes Agrexco fut au coeur de son débat le plus virulent.
Alors que le matin même, des manifestants déployaient une banderole à l’entrée de l’hôtel de région pour protester contre l’arrivée de la société israélienne, Georges Frêche a lancé le débat en lisant une déclaration qu’il avait rendue publique la veille (lire l’Indépendant d’hier).
"Georges Frêche ne peut pas déclarer qu’il est favorable à la création d’un Etat palestinien et soutenir cette société qui produit des fruits et légumes sur les territoires occupés" se révolte Robert Kissous, un des porte-parole du collectif regroupant quelque 80 associations pro palestiniennes.
Il dénonce également le fonctionnement "antidémocratique" de la Région. "Nous nous étions inscrits pour assister à la session d’aujourd’hui (hier, NDLR) il y a déjà quinze jours. Hier (avant-hier, NDLR), on nous appelé pour nous dire qu’il n’y avait plus de places. Le blocage est total, les séances ne sont absolument pas publiques", déplore le manifestant.
"Indignation sélective"
Autre son de cloche pour le président de la Région qui regrette "que le collectif n’ait pas demandé à être reçu. J’aurai été heureux de leur donner toute explication...". Et Georges Frêche de s’étonner de ce mouvement qu’il qualifie "d’indignation sélective", la société étant établie à Marseille depuis 35 ans sans avoir jamais soulevé la moindre protestation.
point sur lequel le rejoint le groupe écologiste mené par Marie Meunier-Polge. "La souffrance d’un peuple ne peut pas être mêlée à une querelle politicienne locale", exprime cette dernière. "Je respecte les personnes qui manifestent en bas de l’hôtel de Région, mais je refuse les amalgames". "L’Etat de guerre permanent nuit à la sérénité des débats", regrette cette dernière après l’intervention musclée de "l’électron libre" Vert, Silvain Pastor.
Qualifiant Agrexco "de bras armé du gouvernement israélien", l’élu gardois s’est, en effet, adressé à Georges Frêche pour s’offusquer du "mépris que vous affichez à l’encontre des manifestants qui voulaient juste assister à la séance. Vous avez montré votre vrai visage, vous êtes un dictateur ! ", s’emporte-t-il, bien que son micro ait été coupé.
Présent au sein du collectif anti-Agrexco, le parti communiste, quant à lui, "ne cautionne pas l’entrée de produits illégaux provenant des colonies israéliennes en territoire palestinien".
S’il refuse aussi "de céder à quelque amalgame que ce soit", le communiste Jean-Paul Boré souligne que son parti "exige que les règles proposées par l’Union européenne soient scrupuleusement respectées". Georges Frêche, de son côté, a clos les débats en annonçant qu’il avait reçu le soutien de trois syndicats de dockers du port de Sète.
200 emplois doivent être créés avec l’installation de nouveau terminal fruitier.