La CGT a déjà dans le passé exprimé son opposition à ce projet. Certes, dans le monde mouvementé actuel, il serait difficile de trouver un contrat d’un groupe français à l’exportation, qui ne soit pas susceptible d’une manière ou d’une autre, de susciter des interrogations, des protestations, des réserves morales. Les USA en Irak, la Chine au Tibet, le Cuba de Fidel Castro, et ainsi de suite, autant de sources de contestations possibles, et les avis sont évidemment toujours variés et divergents. Mais nous refusons d’adopter comme principe que cet état des choses impliquerait la conclusion qu’il faut tout simplement dissocier complètement, d’un côté ce qu’on appelle le monde des affaires, et de l’autre côté la sphère politique. On ne peut absolument pas considérer qu’il s’agisse de deux mondes parallèles qui puissent évolué indépendamment l’une de l’autre.
Nous affirmons que, dans le cas précis de la construction du tramway de Jérusalem, au lieu de faire comme si rien n’était, il faut voir la réalité en face.
1) Cette ligne de transport traverse des territoires de la région de Palestine que l’État d’Israël a occupés par la force militaire, et ceci est vrai aussi bien pour l’aire des colonies du Grand-Jérusalem situé dans le périmètre de la Cisjordanie, que pour Jérusalem-Ouest occupé en 1947-48.
2) Israël est en guerre directe et ouverte contre la population palestinienne dans les territoires entourant cet État, et ceci pour son propre compte et non pas en exécution d’un quelconque mandat donné par telle ou telle institution susceptible de lui conférer la moindre apparence de légitimité internationale. Les événements à Gaza montrent à quel point la stratégie appliquée par Israël est dépourvue de scrupules quant au non-respect de la population palestinienne comme êtres humains.
3) L’affirmation mise en avant par la direction d’Alstom, selon laquelle le groupe n’a pas de lien contractuel direct avec le client israélien concerné, constitue une fausse excuse. Peu importe que le lien soit juridiquement direct ou indirect. Compte tenu de ce qui vient d’être dit, nous considérons que notre travail à nous, salariés d’Alstom, ne doit en aucune manière contribuer à l’exécution d’activités au bénéfice de l’État d’Israël, et il est de la responsabilité de notre employeur d’adopter l’attitude qui s’impose : renoncer à la participation au contrat.
On peut rappeler d’ailleurs qu’une procédure juridique est en cours pour examiner la nature des contrats, et que l’analyse des documents présentés confirme l’implication directe d’Alstom.
La CGT maintient et renouvelle donc son exigence à ce sujet :
Indépendamment du fait que les travaux de production en France soient achevés en partie ou dans leur totalité, Alstom doit cesser sa participation au projet autant pour les livraisons que pour les prestations, actuelles ou futures.
Massy, le 14/01/2009