Obama a l’intention d’appuyer une initiative de paix saoudienne de 2002, approuvée par la Ligue Arabe et soutenue par Tzipi Livni, la ministre des affaires étrangères et dirigeante du parti au pouvoir Kadima.
Cette proposition donne à Israël un droit de veto sur le retour des réfugiés arabes expulsés en 1948, tout en lui demandant de rendre les hauteurs du Golan aux Syriens et de permettre aux Palestiniens d’établir la capitale de leur état à Jérusalem Est.
D’après un de ses conseillers, le futur président a dit en privé, lors d’une visite au Moyen-Orient en mai dernier, qu’Israël serait “fou” de refuser un accord qui pourrait “lui donner la paix avec le monde musulman”.
Le plan de paix arabe a été relancé la semaine dernière lorsque le président Shimon Peres, lauréat du prix Nodel et “colombe” israélienne majeure, a fait l’éloge de cette initiative lors d’une conférence organisée par l’Arabie saoudite à New-York.
Peres a été bruyamment applaudi lorqu’il a dit au roi Abdallah d’Arabie saoudite, qui est derrière ce plan, ‘Je souhaite que votre voix deviennent la voix dominante de toute la région, de tous les peuples”.
Un groupe bipartisan de conseillers en politique étrangère a pressé Obama de donner la priorité n°1 au plan de paix arabe immédiatement après sa victoire électorale. Il comprend Lee Hamilton, ancien co-président du Groupe d’étude sur l’Irak, et Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller démocrate à la sécurité nationale. Brzezinski doit faire un discours demain à Chatham House, un goupe de réflexion en relations internationales, à Londres.
Brent Scowcroft, un ancien conseiller républican à la sécurité nationale, s’est joint cet appel. Il a déclaré la semaine dernière que le Moyen Orient est la région du monde la plus compliquée, et qu’un départ rapide du processus de paix palestinien était « une façon de changer psychologiquement les dispositions d’esprit dans la région ».
Les conseillers d’Obama lui ont recommendé de ne pas perdre de temps et de mettre en place cette politique dès les six premiers mois de son mandat, pendant lesquels il pourra bénéficier d’un maximum de bienveillance.
Obama cherche aussi à sortir de l’impasse concernant la poursuite par l’Iran de la recherche technologique en nucléaire militaire. Une avancée possible, suggérée le printemps dernier par Dennis Ross, conseiller d’Obama et ancien envoyé spécial au Moyen Orient, pourrait être de persuader la Russie de participer à des sanctions économiques sévères contre l’Iran en contrepartie d’une modification du plan américain de bouclier antimissile en Europe de l’Est.
Le Président Dimitri Medvedev a indiqué que la Russie pourrait annuler son programme de déploiement de missiles près de la frontière polonaise si l’Amérique abandonnait son plan de missiles défensifs en Pologne et en République tchéque.
Dans un article intitulé Comment parler à l’Iran, Ross a développé l’idée que “si la menace iranienne disparait, il en va de même de la raison principale de déployer les forces [antimissiles]. [Valdimir] Poutine [le premier ministre russe] en a fait un tel enjeu symbolique qu’il pourrait présenter ce compromis comme une grande victoire.”
Ross et un ancien ambassadeur américain en Israël, Daniel Kurtzer, accompagnait Obama en Israël en juillet dernier. Ils sont aussi allés à Ramallah, où Obama a questionné le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas sur les perspectives du plan arabe.
D’après une source de Washington, Obama a dit à Abbas : ” Les Israéliens seraient fous de ne poas accepter cette initiative. Elle leur donnerait la paix avec le monde musulman depuis l’Indonésie jusqu’au Maroc.”
Kurtzer a soumis un texte à Obama à ce sujet avant les élections de ce mois-ci. Il y soutenait que la recherche d’accords bilatéraux individuels entre Israël et les pays du Moyen-Orient était une bonne recette pour un échec comme l’avaient montré les résultats de Bill Clinton et de George W. Bush. Au contraire, le plan arabe, beaucoup plus large, “était très séduisant”. Selon un expert démocrate en vue du Moyen Orient “Il n’y a pas pas encore beaucoup de viande sur l’os, mais cela offre la reconnaissance d’Israël partout dans le monde arabe.”
Livni, le leader de Kadima, qui soutient ce plan, fait la course en tête pour les élections israéliennes de février prochain. Son rival, Bejamin Netanyaou, le leader du Likoud, est catégoriquement opposé au retrait sur des frontières antérieures à la guerre des six jours de 1967.
Ehud Olmert, le premier ministre, a apporté la semaine dernière son soutien au retrait d’Israël du Golan et de Jérusalem Est.