19 novembre
Les quinze pêcheurs palestiniens qui ont été enlevés dans les eaux territoriales palestiniennes par la marine israélienne le 18 Novembre ont été libérés. Cependant, leurs bateaux ne leur ont pas été encore restitués.
Les trois internationaux qui ont également été kidnappés par la marine israélienne sont toujours détenus au centre de détention de Ben Gourion.
Les trois internationaux risquent l’expulsion bien qu’ils soient entrés dans Gaza depuis les eaux internationales et qu’ils n’aient, à aucun moment, pénétré dans les eaux territoriales israéliennes à bord des bateaux de pêche palestiniens.
L’avocat représentant les observateurs des droits de l’homme a déclaré qu’elle pourra les voir ce mercredi matin.
Situation à Gaza hier mardi 18 novembre
Gaza City, 10h.- Les pêcheurs et les observateurs internationaux ont été enlevés dans 3 bateaux séparés et forcés à monter sur les navires de guerre israéliens. D’autres pêcheurs palestiniens ont indiqué qu’ils avaient vu la Marine israélienne emmener les 3 bateaux vers le nord.
Les observateurs des droits de l’homme sont Andrew Muncie, un Ecossais, Vittorio Arrigoni, un Italien, et Darlene Wallach, une Américaine. C’étaient des bénévoles de l’International Solidarity Movement (ISM), qui étaient entrés dans la bande de Gaza avec les bateaux du Free Gaza Movement lors de leur premier voyage le 23 août 2008. Tous les étrangers avaient déjà travaillé avec l’ISM en Cisjordanie. Leurs camarades n’ont pas pu établir un contact avec les observateurs ou avec les pêcheurs, depuis qu’ils ont été enlevés.
Depuis leur arrivée, les volontaires de l’ISM ont été régulièrement accompagner les pêcheurs palestiniens qui sont régulièrement attaqués par des navires de la marine israélienne et parfois à seulement 3 milles nautiques du rivage. Ils ont filmé régulièrement les forces israéliennes utiliser des balles réelles, des obus et des canons à eau contre des pêcheurs non armés. Quand ils se sont retrouvés face à la marine israélienne, les bateaux se trouvaient à 7 milles nautiques de la côte de Deir al Balah, soit bien à l’intérieur de la limite de pêche décrite dans les Accords d’Oslo de 1994. Avec les régulières affirmations du gouvernement israélien qu’il s’est « désengagé » de Gaza, ces patrouilles et ces attaques de la marine israélienne, qui se produisent régulièrement et parfois à moins de 3 milles nautiques de la côte, représentent une claire indication de la poursuite de l’occupation du territoire de Gaza ainsi que des violations régulières de l’actuel cessez-le-feu.
Plus de 40000 personnes dans la bande de Gaza vivent de l’industrie de la pêche, mais cette communauté a été décimée par les restrictions israéliennes sur les droits de pêche et les restrictions à l’entrée du carburant dans la bande de Gaza. Selon le Syndicat de la Pêche dans la bande de Gaza, les pêcheurs ont besoin 40.000 litres de carburant et de 40000 litres de gaz naturel chaque jour pour travailler pendant la saison de pêche. Chaque année en avril, les pêcheurs palestiniens vivent traditionnellement de la pêche des poissons qui migrent du delta du Nil vers les eaux turques.
Pourtant, Israël a limité la pêche à 6 milles nautiques de Gaza et attaque régulièrement ceux qui s’aventurent au-delà des 3 milles nautiques : plus de 70 pêcheurs ont été arrêtés l’année dernière par les forces d’occupation israéliennes. Les grands bancs de poissons sont généralement trouvés à 10 milles nautiques de la côte. La moyenne des poissons pêchés était de plus de 3000 tonnes par an dans les années 1990, et maintenant elle est tombée à environ 500 tonnes directement en raison du siège israélien imposé à la bande de Gaza. En outre, l’eau dans laquelle naviguent les pêcheurs de la bande de Gaza reçoivent désormais 50 millions de litres d’eaux usées par jour parce que la population de la bande de Gaza n’a pas d’autre choix en raison du manque d’électricité pour faire fonctionner les usines de traitement d’eaux usées.
21h : Les quinze pêcheurs palestiniens enlevés dans les eaux territoriales palestiniennes ce matin sont toujours détenus par les autorités israéliennes à Ashdod, alors que leurs bateaux ont été confisqués. Des procédures judiciaires ont été engagées aujourd’hui pour demander leur libération immédiate. Andrew Muncie, un Britannique et l’un des trois étrangers arrêtés a précisé qu’il résistera de façon non-violente à toute tentative d’expulsion et qu’il serait en grève de la faim jusqu’à ce que les quinze pêcheurs palestiniens soient libérés. La situation et les projets des deux autres observateurs internationaux arrêtés, une Américaine, Darlene Wallach et un Italien, Vittorio Arrigoni, ne sont pas encore connus.