En phase éruptive au Sahel, en cours de réorganisation en Irak, Oussama Ben Laden vient de se replacer dans le jeu depuis la terre de ses ancêtres, le Yémen, adressant un magistral pied de nez à ses anciens parrains, dix ans après l’apocalyptique raid qu’il a commandité sur les symboles de l’hyper puissance américaine, s’implantant sur le flanc sud du royaume saoudien dans un combat retourné contre la dynastie wahhabite visant au premier chef à rétablir sa légitimité et à redorer son blason au sein du Monde arabe.
Houspillé pour sa fugitive disparition à la suite de l’invasion américaine de l’Afghanistan, en novembre 2001, à bord d’une moto conduite par son borgne compère, le Mollah Omar, chef des Talibans, le sous traitant émérite de la connivence saoudo américaine dans la guerre antisoviétique d’Afghanistan (1980-1989) s’est rappelé au bon souvenir de ses anciens bailleurs en faisant un retour signalé au Yémen, à tout le moins ses disciples, se replaçant en Arabie méridionale, à l’épicentre de la connexion arachnéenne du dispositif militaire et énergétique américain, en bordure de la veine jugulaire du système énergétique mondial, à l’intersection des voies des communications maritimes internationales.
La « guerre oubliée du Yémen » n’est pas si oubliée que cela, en tout cas pas par tout le monde à en juger par ses multiples protagonistes et l’imposant dispositif militaire déployé à sa périphérie. Et, dans la perspective du fin de la mission de combat américain en Irak, fin août 2010, ce pays qui fut le champ d’affrontement égypto saoudien dans la décennie 1960, pourrait redevenir, par tribus interposées, le terrain de confrontation des nouvelles puissances régionales, l’Iran, d’une part, l’Arabie saoudite soutenue par les Etats-Unis d’autre part.
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