En plus de cette peine de 14 mois d’emprisonnement, il a été condamné à une amende de 7.000 NIS (1645 €) et a reçu un ordre de cinq ans de « condamnation avec sursis. » Les condamnations avec sursis sont souvent utilisées comme moyen d’intimidation des militants en les menaçant de longues peines de prison s’ils reprennent leurs activités politiques et communautaires. Tamimi a été arrêté le 10 mai 2018, alors que sa soeur et sa mère, Nariman, purgeaient des peines de 8 mois d’emprisonnement à la prison de HaSharon, dans l’affaire bien connue dans laquelle sa soeur a giflé un membre lourdement armé des forces d’occupation israéliennes.
Les forces d’occupation israéliennes ont fait irruption dans la maison de la famille, en l’accusant d’avoir jeté des pierres sur les forces d’occupation et d’avoir blessé l’un d’entre eux, membre armé de la Police des Frontièresl.
Les accusations de jet de pierre font partie de celles les plus souvent portées à l’encontre des jeunes Palestiniens, particulièrement des enfants et des mineurs de moins de 18 ans. Les peines pour jet de pierre peuvent s’élever à des années de prison.
De nombreux membres de la famille Tamimi ont fait l’objet d’arrestations, d’interrogatoires et d’emprisonnements, particulièrement après l’arrestation de Nariman et d’Ahed. L’attention internationale qui s’est concentrée sur la soeur cadette de Waed s’est aussi accompagnée de descentes continues de l’armée dans le village, entouré par la colonie de peuplement illégale de Halamish. La résistance populaire anti-coloniale de Nabi Saleh pour défendre ses terres a continué malgré les arrestations et l’arrestation d’Ahed a de nouveau attiré l’attention sur la lutte en cours des villageois.
Bassem Tamimi, le père de Ahed et de Waed, à été emprisonné par les autorités israéliennes à neuf reprises entre 1988 et 2013, pendant lesquelles il a été soumis à diverses sortes de torture.
Samidoun, Réseau de Solidarité avec les Prisonniers Palestiniens, affirme le droit des Palestiniens à resister l’occupation et à l’oppression et à les rejeter. La criminalisation du « jet de pierre » est une tentative de supprimer l’inextinguible résistance des Palestiniens, de la façon la plus pure et la plus simple. Nous exigeons la libération de Waed Tamimi et de tous ses camarades prisonniers palestiniens, et nous sommes solidaires des gens de Nabi Saleh alors qu’ils continuent à résister à la colonisation, à l’occupation et à l’apartheid.
Traduit de l’anglais par Yves Jardin, membre du GT del’AFPS sur les prisonniers