Sur les douze hommes tués dans la destruction de ce tunnel, seules les dépouilles de sept d’entre eux ont été récupérées et enterrées par les Palestiniens. Cinq autres corps ont eux été retrouvés par l’armée israélienne. En fait, ces membres de groupes armés se trouvaient dans la zone tampon entre la bande de Gaza et le territoire israélien lorsqu’ils ont été tués. Une zone interdite d’accès aux Palestiniens.
Et malgré les appels de la Croix rouge internationale et d’organisations de défense des droits de l’Homme, les services de secours de la bande de Gaza n’ont jamais eu l’autorisation de se rendre sur place pour fouiller les décombres. Et finalement, six jours après avoir détruit le tunnel, l’armée israélienne a annoncé avoir retrouvé les corps de ces cinq Palestiniens manquants.
Les corps de Palestiniens, possible monnaie d’échange
Le Jihad islamique - un allié du Hamas des rangs duquel l’essentiel des victimes étaient issues - a promis que les corps ne resteraient pas longtemps aux mains du gouvernement israélien. Mais Benyamin Netanyahu n’entend pas les rendre sans contrepartie. « Il n’y a pas de cadeau gratuit, a déclaré cette semaine le Premier ministre israélien. Le gouvernement veut en fait récupérer les dépouilles de deux de ses soldats. Deux militaires qui ont disparu lors de la guerre de 2014, considérés comme morts par Israël mais dont les corps sont toujours retenus par le Hamas.
Le mouvement islamiste détient aussi deux Israéliens en vie. Deux jeunes hommes souffrant de troubles mentaux qui sont entrés volontairement dans la bande de Gaza. C’est d’ailleurs ce double contentieux que le coordonnateur des activités de l’armée israélienne dans les territoires palestiniens avait évoqué pour refuser d’accéder à la demande de la Croix-Rouge de laisser intervenir les services de secours palestiniens dans les vestiges du tunnel.
Des négociations au Qatar
Cela fait plus de trois ans que le Hamas détient les dépouilles de ces deux soldats israéliens. Des négociations indirectes ont eu lieu, par l’intermédiaire de l’Egypte. Et une délégation de responsables juifs américains s’est rendue au Qatar ces derniers jours. Le Qatar est un soutien du Hamas. Et l’un des objectifs de cette visite, selon le Jerusalem Post, un journal israélien, était d’œuvrer à un accord entre le mouvement islamiste et le gouvernement israélien. Mais jusqu’à présent, Israël a toujours trouvé démesurées les demandes du Hamas.
Le mouvement espère obtenir un accord aussi favorable que celui conclu en 2011 pour la libération du soldat Gilad Shalit. Il avait alors obtenu que plus de 1 000 de ses membres détenus en Israël soient relâchés. Mais désormais, Israël détient aussi des corps que les groupes armés de Gaza veulent récupérer. Et le pays entend les monnayer. « Nous ramènerons nos hommes à la maison », a assuré cette semaine Benyamin Netanyahu.