Le vent soulève la bâche qui recouvre la cour de l’école de Khan el-Ahmar où une cinquantaine de personnes veillent malgré la nuit noire. Il y a quelques heures à peine, l’armée israélienne a fait irruption dans le petit village.
« Ils sont venus cinq fois, pour inspecter les lieux, maison par maison. » Un signe pour Ahmad Abu Daouk que la destruction totale de son hameau est imminente. Selon la récente décision de la Cour suprême israélienne, les 35 structures de Khan el-Ahmar, des baraques en tôle, sont illégales. Les 170 habitants doivent donc déménager quelques kilomètres plus loin. Mais pas question pour Ahmad : « Nous allons rester ici, même s’ils déclarent que c’est une zone militaire interdite et qu’ils détruisent tout, nous reconstruirons ici. Nous ne partirons pas. »
Car selon les Palestiniens cette démolition permettra aux colonies israéliennes voisines de s’étendre. Sami Hurani est venu montrer son soutien et attend les bulldozers de pied ferme. « Nous ne pouvons pas rester les bras croisés pendant que l’armée démolit ce village, chacun ici essaiera de les en empêcher. Ces gens ont le droit de vivre ici », explique-t-il.
Les organisations de défense des droits de l’homme dénoncent un possible crime de guerre. Le déplacement forcé de populations vivant dans un territoire occupé est en effet contraire au droit international.