L’interdiction préfectorale du rassemblement de soutien aux quatre inculpés BDS de Toulouse est totalement scandaleuse.
Cette interdiction prononcée le matin même d’un procès dont la date était connue depuis juin n’a, à nos yeux, d’autre but que de tenter de bâillonner la liberté d’expression.
Parmi les considérants sur lesquels elle se fonde, il en est au moins trois qui sont pour nous particulièrement graves, pour ne rien dire des appréciations erronées concernant les précédents rassemblements.
Le Préfet s’appuie sur la « vive émotion de la communauté juive ». En fait d’émotion, il se fait là le simple écho des officines pro israéliennes qui sont à l’origine même de la plainte.
Il se réfère à la visite à Toulouse ce jour d’une « autorité étrangère », allusion à l’ambassadrice d’Israël. Cette « coïncidence » ne saurait constituer un critère d’interdiction de manifestation pour ceux qui critiquent la politique coloniale de son pays. Lorsque les chefs d’état chinois, russe ou autres viennent en visite à Paris sur invitation du Président de la République les manifestations de ceux qui s’opposent à leur politique ne sont pas interdites.
Quant au dernier considérant il est spécialement scandaleux. Le préfet s’y adjuge en effet le pouvoir de décider que l’appel au boycott est illégal, préjugeant par là même grossièrement de la décision du tribunal correctionnel.
L’AFPS pour sa part poursuit pleinement son engagement dans la campagne internationale BDS jusqu’à ce que l’Etat d’Israël respecte le droit international. La prochaine journée nationale d’action du 1er octobre renforcera la pression pour obtenir l’arrêt de la commercialisation en France des produits et services liés à la colonisation israélienne et obtenir du gouvernement français leur interdiction.