Sa famille attendait la libération de la prisonnière Fidaa Akhalil, du village de Beit Ummar près de al-Khalil/Hébron, le vendredi 17 août. Cependant, au lieu d’être libérée après avoir purgé une peine de prison de 95 jours, elle a reçu un ordre de six mois de détention administrative sans inculpation ni jugement. Sa famille attendait sa libération à Tulkarem, à un barrage routier israélien, pour s’entendre dire seulement par un officier de l’armée d’occupation que leur fille serait emprisonnée arbitrairement pendant au moins six mois.
Elle a été arrêtée le 29 mai à son domicile familial par les forces d’occupation israéliennes ; elle avait été précédemment emprisonnée en 2015 pendant six mois par l’occupant israélien. A deux reprises, elle a été accusée de « provocation » pour avoir posté sur Facebook et sur d’autres comptes de médias sociaux des messages sur des sujets politiques. Lors de sa dernière arrestation, elle a reçu un ordre d’emprisonnement pour une durée de 95 jours, avec une remarque faite sur son statut en tant qu’ancienne prisonnière politique.
Elle est étudiante en troisième année au Centre d’enseignement universitaire par correspondance et elle est actuellement détenue à la prison d’HaSharon. Akhalil est l’une des Palestiniens, au nombre de près de 450, détenus sans inculpation ni jugement sous le coup d’une détention administrative, sur un total d’environ 6.000 prisonniers politiques. Elle et Khalida Jarrar, parlementaire palestinienne de gauche et féministe, sont deux femmes en détention administrative.
Les ordres de détention administrative sont émis pour une durée de un à six mois à la fois et sont indéfiniment renouvelables. Ceci signifie que des Palestiniens peuvent passer des années en prison sans inculpation ni jugement sous le coup d’ordres de détention administrative renouvelés de façon répétée.
Depuis le 15 février, les Palestiniens ont boycotté les tribunaux militaires de l’occupant qui émettent les ordres de détention administrative, en exigeant que cette pratique soit abolie. Plusieurs Palestiniens sont actuellement en grève de la faim contre la détention administrative, en exigeant leur libération. Abbas Abu Aliya, Saddam Awad et Khaled Battat sont tous en grève de la faim depuis le 12 août et entrent maintenant dans leur deuxième semaine sans prendre de nourriture.
Samidoun, Réseau de Solidarité avec les Prisonniers Palestiniens apppelle instamment à l’intensification des manifestations et des actions de solidarité avec la lutte pour mettre fin à la détention administrative. La détention administrative est une arme coloniale utilisée pour séparer les véritables dirigeants et le peuple palestinien, par l’emprisonnement arbitraire sans inculpation ni procès. Elle est aussi une forme de torture psychologique pour à la fois les prisonniers et leur famille, en leur refusant même de savoir s’ils seront libérés et quand ils le seront. Nous appelons instamment à mettre fin à la pratique de la détention administrative et à libérer tous les prisonniers palestiniens. Alors que les prisonniers boycottent les tribunaux militaires, il est de notre responsabilité d’intensifier les campagnes de boycott, de désinvestissement et de sanctions pour isoler l’état israélien qui confisque les terres, les droits et la liberté des Palestiniens.
Traduit de l’anglais par Yves Jardin, du GT de l’AFPS sur les prisonniers