Le jeune militant palestinien Saleh al-Jaidi, du camp de réfugiés de Dheisheh près de Bethléem, a reçu le jeudi 28 septembre un ordre de six mois d’emprisonnement sans inculpation, ni jugement, en application d’un ordre de détention administrative.
Il a été arrêté le vendredi 22 septembre par les forces d’occupation israéliennes qui ont envahi et saccagé le logis de sa famille lors d’une descente d’avant l’aube. Il a précédemment été emprisonné trois fois, deux fois avant en détention administrative en 2010 et 2015. Il a été emprisonné pendant trois ans après une autre arrestation en 2011 par les forces d’occupation.
Al-Jaidi est un jeune militant bien connu dans le camp ; son frère, Yazan, est également emprisonné par les forces d’occupation israélienne.
Pendant ce temps, le tristement célèbre « Capitaine Nidal », le pseudonyme utilisé par le commandant militaire des occupants israéliens , au nom jusqu’alors inconnu, a continué d’être le nom sous lequel l’occupant israélien mène à Dheisheh sa campagne en cours de terreur et de destruction.
« Nidal » est connu pour ses appels à de nombreux jeunes de Dheisheh et pour ses menaces de faire « de vous tous des handicapés » - suivies par de graves blessures répétées provoquées par les forces d’occupation israéliennes qui tirent sur les jeunes du camp dans les jambes pendant les manifestations et les « descentes pour arrestation » nocturnes. il a aussi menacé Raed al-Salhi de "l’abattre devant sa mère, » peu de temps avant que al-Salhi ne soit abattu le 9 août par les forces d’occupation dans le camp de Dheisheh. Salhi, 22 ans, un jeune actif dans le camp, connu à la fois pour son engagement politique au Front Populaire de Libération de la Palestine, organisation de gauche, et pour son esprit volontaire soucieux de sa communauté, est mort de ses blessure le 3 septembre.
« Nidal » appelle maintenant les membres de la famille d’Akram al-Atrash, un jeune du camp qui a été touché au bras et à la poitrine par des tirs à balles réelles des forces d’occupation israéliennes quand elles ont envahi le camp le 4 avril. Il reste blessé et fait face actuellement à plusieurs opérations à risque qui mettent sa vie en danger. Les appels téléphoniques de « Nidal » menace les membres de sa (d’Akram) famille, qui, s’ils acceptent Akram chez eux, seront attaqués par l’occupant, qui le (Akram) tueront et qui démoliront leurs maisons. La famille a lancé un appel par la page Facebook de la TV al-Hadath de Dheisheh, demandant instamment une attention internationale au règne en cours de la terreur de l’occupant à Dheisheh. Bien que le pseudonyme soit utilisé pour lancer ces menaces, elles ne relèvent pas d’une démarche individuelle ; au lieu de cela, elles sont le reflet d’une campagne institutionnalisée de l’armée israélienne pour se débarrasser de la jeunesse active du camp par les meurtres, les mutilations, les emprisonnements et les menaces.
Ces appels téléphoniques menaçants sont intervenus deux jours après que les forces d’occupation aient attaqué plusieurs maisons de la famille al-Atrash dans le quartier al-Walaja à l’intérieur du camp et détenu son cousin, Rami, pendant plusieurs heures. Le soi-disant « Capitaine Nidal » a menacé de le garder comme otage jusqu’à ce que Akram se soit rendu ; cependant, Rami a été libéré plusieurs heures plus tard et les attaques continuent contre la famille al-Atrash.
Samidoun, Réseau de Solidarité avec les Prisonniers Palestiniens réitère son exigence de la libération immédiate de Saleh al-Jaidi, exige qu’il soit mis un terme aux attaques contre la famille al-Atrash et les jeunes Palestiniens de Dheisheh, et appelle instamment à une mobilisation internationale plus importante contre les incursions actuelles, les attaques et les arrestations visant les jeunes Palestiniens. Nous demandons instamment la libération de tous les 6.200 prisonniers palestiniens qui sont dans les geôles israéliennes et nous exigeons que le « Capitaine Nidal », ainsi que les commandants et les fonctionnaires de l’occupation israélienne qui autorisent ses menaces et sa terreur contre la jeunesse de Dheisheh, soit tenu de rendre des comptes et soit poursuivi pour ses crimes.
Traduit de l’anglais par Yves Jardin, membre du GT de l’AFPS sur les prisonniers