L’annonce du retrait de Safège (Suez Environnement) du projet de téléphérique entre l’ancienne gare ottomane de Jérusalem et le mont des Oliviers, venant après le démenti de Poma dont le nom avait été avancé pour la réalisation, est un important succès pour les défenseurs du droit.
Pour la première fois la France est passée des déclarations de principe aux actes en intervenant directement pour mettre en garde les entreprises tentées de prêter la main à la colonisation de Jérusalem Est. En cela, elle s’est inscrite dans la ligne de plusieurs de ses partenaires européens, dont l’Allemagne avec le projet impliquant la Deutsche Bahn dans une liaison ferroviaire traversant le territoire palestinien occupé ou les Pays Bas avec le retrait de la Royal Haskoning dans un projet de traitement des eaux à Jérusalem Est.
C’est le résultat d’un travail de longue haleine, notamment de notre association, qui dès 2007 a engagé une action contre l’implication d’Alstom et Veolia dans la construction et l’exploitation du tramway de Jérusalem. Si nous n’avons pas été suivis jusqu’à présent par la justice, le message politique est manifestement passé.
Dès l’annonce de ce nouveau projet de téléphérique, l’OLP était intervenue auprès de Laurent Fabius. L’AFPS, en parallèle avec les démarches palestiniennes, s’était adressée en urgence au Ministre pour souligner le caractère provocateur du projet et lui demander d’agir pour que des entreprises françaises n’y soient pas impliquées. A l’heure où l’OLP se prépare à déposer plainte contre la colonisation auprès de la CPI les entreprises ont tout intérêt à prendre en compte cette réalité.
Les différentes démarches entreprises ont porté leurs fruits et nous nous en félicitons.
C’est la preuve qu’avec une volonté politique il est possible de s’opposer à la consolidation des faits accomplis illégaux qu’il ne suffit pas de condamner verbalement.
Nous posons aujourd’hui la question : qu’attend le gouvernement français pour poursuivre fermement sur cette voie ? Il peut et doit amener Orange à dénoncer son partenariat avec Partner, l’entreprise israélienne de téléphonie omniprésente dans les colonies. Il peut et doit interdire l’entrée sur le marché français des produits des colonies israéliennes dont il rappelle de façon récurrente l’illégalité.
Ce faisant, il montrera qu’il refuse de laisser se poursuivre la course à l’abîme dans laquelle Netanyahou le très probable futur Premier ministre veut entraîner son pays.
Le Bureau national