Des soldats israéliens postés à un check-point du nord de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël, ont été samedi la cible d’une tentative d’attaque au couteau et ont abattu leurs deux agresseurs palestiniens, a indiqué l’armée israélienne.
Ali Abou Mariam, 23 ans et Saïd Abou el-Wafa, 38 ans, tous deux originaires de villages proches de Jénine, la grande ville du nord de la Cisjordanie, ont été abattus au check-point d’al-Hamra dans la vallée du Jourdain, a indiqué le ministère palestinien de la Santé.
Les autorités israéliennes ont rendu peu de temps après leur mort leurs dépouilles aux Palestiniens, a de son côté affirmé l’armée israélienne. Depuis que Palestiniens et Israéliens se sont engouffrés début octobre dans une nouvelle spirale de violences meurtrières, l’Etat hébreu avait décidé en mesure de rétorsion de confisquer les corps des assaillants présumés que ses hommes abattaient.
Visiblement pour chercher l’apaisement, les autorités israéliennes ont toutefois rendu récemment des dizaines de corps à des familles qui parfois attendaient depuis près de trois mois de pouvoir enterrer leur proche.
Depuis le 1er octobre, 146 Palestiniens ont été tués dans des heurts avec les forces israéliennes ou pour avoir attaqué, ou tenté d’attaquer, selon les autorités israéliennes, des civils ou des soldats israéliens, majoritairement à l’arme blanche. Côté israélien, 22 personnes son mortes, ainsi qu’un Américain et un Erythréen, selon un décompte de l’AFP.
Les violences, quasi-quotidiennes depuis trois mois, ont été particulièrement meurtrières ces derniers jours. Outre les deux Palestiniens tués samedi, quatre autres ont été tués jeudi, à l’autre extrémité de la Cisjordanie, dans la localité de Saïr, proche de Hébron, la grande ville du sud du territoire.
Leurs dépouilles ont été rendues vendredi soir aux autorités palestiniennes et samedi leurs familles les ont enterré à Saïr. L’armée israélienne qui a installé un check-point à l’entrée du village a bloqué un temps le cortège funéraire, empêchant proches et ambulances de pénétrer dans Saïr avant de finalement céder, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Des milliers de Palestiniens ont suivi les quatre corps portés à bout de bras par la foule, saluant les "quatre martyrs héros", selon les mots de Mohamed Kawazbeh, frère d’un des quatre assaillants présumés tués. "Nous sommes fiers, il n’y a pas de patrie sans martyrs et tant que nous devrons la libérer, nous devrons sacrifier des martyrs", a renchérit Ziad Kawazbeh, père et oncle de deux des quatre Palestiniens tués.
Avant l’aube, l’armée israélienne était venue détruire la maison de Mohannad Halabi, le jeune Palestinien qui avait lancé la vague de violences actuelle en tuant deux Israéliens dans la Vieille ville de Jérusalem le 1er octobre. Dans le village de Sourda, proche de Ramallah, le siège de l’Autorité palestinienne en Cisjordanie occupée, il ne restait de la maison familiale que des gravats et des barres métalliques tordues par les explosifs utilisés par l’armée israélienne.
Face à la vague de violences actuelle, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a décidé d’accélérer les démolitions des maisons d’auteurs d’attentat. Cette mesure, controversée jusqu’au sein des plus hautes instances de l’état-major qui l’avait abandonnée la jugeant contre-productive, est dénoncée par les défenseurs des droits de l’Homme comme un châtiment collectif affectant des familles entières jetées à la rue. Le gouvernement israélien défend l’effet dissuasif de ces démolitions.