Fraîchement diplômés infirmiers, nous profitons de nos vacances d’été pour partir en Palestine. Cette destination, c’est grâce à la démarche de l’AFPS qui est d’envoyer des jeunes découvrir la Palestine, que nous l’avons trouvée. On savait approximativement ce qu’il se passait dans ce pays sur le plan géopolitique, mais aller sur place nous a permis d’apprendre et découvrir bien d’autres aspects.
C’est avec l’association Human Supporters à Naplouse que nous avons décidé de collaborer pour ces 3 semaines d’août. Nous avons été accueillis très chaleureusement par une équipe dynamique qui s’est tout de suite occupée de nous faire visiter et aimer sa ville. La générosité des Palestiniens est un des points qui nous a beaucoup frappés. Invités à manger ou simplement à passer du temps avec eux, ils donnent tout ce qu’ils peuvent et s’intéressent aux autres.
Avec l’association nous avons fait de l’animation avec des enfants de 5 à 14 ans. Un groupe de 30 enfants avec qui nous nous sommes très vite entendus, y compris malgré la barrière de la langue. Nous avons partagé de nombreux moments avec eux et avons pu nous rendre compte à travers leurs jeux, leurs dessins... à quel point l’oppression israélienne était présente.
En dehors de notre travail à l’association, nous avons eu l’occasion de visiter de nombreux endroits Palestiniens. Les lieux les plus marquants seront pour nous les camps de réfugiés. Comme celui de Balata, à la sortie de Naplouse, qui compte 25 000 habitants pour 1km². Nous avons eu l’occasion de le visiter en compagnie de jeunes habitants du camp. Encore une fois un accueil formidable et une gentillesse contrastant fortement avec leur terribles conditions de vies : couvres feux réguliers, descente de l’armée israélienne dans la nuit plusieurs fois par semaine, conditions de vie insalubres, absence de travail... Et puis il est difficile pour nous de les entendre dire qu’ils attendent le jour ou ils pourront réutiliser la clé de leur maison à Jaffa et rentrant chez eux. Sauf que leur maison à Jaffa n’a plus de serrure puisqu’elle n’existe plus depuis longtemps...
Le camp d’Aida ou nous avons passé deux nuits nous a beaucoup plu car nous avons pu découvrir son centre socio-culturel et ses nombreuses activités. Nous avons été frappés par le côté artistique très développé des palestiniens, souvent utilisé comme moyen de révolte.
Les Palestiniens sont très pacifistes, contrairement à ce que les médias tentent de nous faire croire. Les centres socio-culturels et les activités artistiques sont nombreuses, les jeunes sont cultivés et lettrés.
On sent le conflit très présent et la population palestinienne en parle très ouvertement. Ils étaient toujours ravis que des étrangers s’intéressent à leur cause, à leur culture... On ne les sent pas défaitistes, toutefois peut-être un peu las.
Autre lieu marquant : Hébron. Cette ville où les Palestiniens passent dans des tourniquets pour animaux afin de se déplacer dans leur propre ville, doivent montrer leurs papiers à chaque coin de rue, se font fouiller leur sac, jeter des pierres sur leur rue, se voient dans l’obligation de fermer leur magasin, fermer leur rue entièrement... Les soldats du Tsahal veillent à la sécurité de leurs colons. Cette vision est très impressionnante et fait froid dans le dos. L’humiliation est omniprésente.
Nous rentrons de Palestine des interrogations plein la tête et une grande envie de s’investir pour aider les Palestiniens. Comment un peuple peut-il aussi peu considérer un autre peuple ? Le contraste entre Palestine et Israël est saisissant. Des vacances que nous ne sommes pas prêts d’oublier, tant pour sa population exceptionnelle et ses paysages magnifiques que pour la révolte qu’elles ont pu soulever en nous.