L’image spectaculaire de l’unité de l’ensemble des groupes communautaires libanais qui, sous leur drapeau national, réclament la liberté et une véritable démocratie, s’impose à toutes les nations dont la liberté a été volée et en particulier aux Palestiniens.
Est-ce que ce rêve pourrait devenir réalité ? Est-ce qu’il serait possible pour les Palestiniens de seulement se rassembler sur une grande place, agitant leur drapeau national, et que cela soit suffisant pour la Communauté Internationale afin qu’elle demande un retrait immédiat, complet et inconditionnel d’Israël.
L’hypocrisie est encore plus saisissante, si une comparaison est faite. Les troupes syriennes ont été appelées au Liban par un gouvernement libanais légitimement élu, comme une force de maintien de la paix au milieu d’une guerre civile horrible. Il est vrai que la Syrie a exploité sa présence pour augmenter son influence sur son voisin le plus proche.
L’armée israélienne a occupé les territoires palestiniens en 1967 sans y être invitée. Depuis Israël a exploité cette situation d’occupation à un niveau qu’il n’est même pas envisageable d’imaginer pour la Syrie, même dans ses rêves les plus fous.
Les syriens n’ont ni exproprié, ni annexé la moindre parcelle de terre libanaise. Israël a annexé des zones de Cisjordanie et la totalité du plateau du Golan syrien.
La Syrie n’a pas demandé à une partie de ses citoyens de s’installer comme colons au Liban. Jusqu’à présent Israël dispose de 500 000 colons dans les territoires palestiniens et planifie de développer cette colonisation.
Les Syriens n’ont jamais arrêté de Libanais pour des raisons politiques, criminelles ou sécuritaires. Jusqu’alors, Israël a emprisonné 800 000 Palestiniens pour des raisons politiques ou sécuritaires.
Il n’y a aucune notification du fait que la Syrie aurait exploité les ressources naturelles du Liban ; Israël a exploité le maximum des ressources naturelles des Palestiniens, tout spécialement les nappes phréatiques.
La Syrie n’a pas détruit une seule maison libanaise, Israël a détruit des milliers de maisons palestiniennes.
Même quand le Conseil de Sécurité de l’ONU a adopté une résolution demandant à Israël de se retirer du Sud-Liban, Israël y est resté 25 années supplémentaires. Au jour d’aujourd’hui, il est vraisemblable que, sans la résistance du Hezbollah, Israël contrôlerait toujours le Sud-Liban.
Pendant ces 25 années, il n’y a eu aucun appel pour un retrait immédiat, complet et inconditionnel.
Dans le cas de la question israélo-palestinienne, il faut remarquer que la communauté internationale répète sans cesse : les problèmes doivent être résolus par des négociations entre les deux parties. Est-ce qu’il serait envisageable de dire que le retrait des troupes syriennes du Liban doit être discuté directement par la Syrie et le Liban.
Les questions demeurent : le monde a-t-il changé ? Est-ce que le monde tolère moins l’oppression et les occupations étrangères ?
La pression croissante sur le Syrie est plus liée au fait que la Syrie est considérée comme faisant partie de "l’axe du Diable", qu’une démarche pour la paix et la démocratie.
Je souhaiterais me tromper. Dans mes rêves les plus doux, je souhaite toujours que le monde sous le commandement états-unien me prouve que je me trompe.