Voici bientôt un an, Israël lançait contre la population palestinienne de Gaza assiégée une offensive meurtrière sans précédent. 22 jours (27 décembre 2008-17 janvier 2009) de bombardements intensifs et de destructions en toute impunité et à huis clos, qui ont fait plus de 1300 morts parmi lesquels quelque 250 enfants et plus de 5000 blessés, torpillé et rasé habitations, structures médicales, commerces, cultures, systèmes d’irrigation, puits et serres. Des quartiers entiers ont été transformés en ruines et le sont toujours encore.
Le fait qu’Israël n’est pas signataire du Statut de Rome sur la mise en place de la Cour Pénale Internationale ne le met pas à l’abri et n’empêche nullement que justice soit rendue par un tribunal international. Le rapport de l’enquête de l’ONU menée par le juge Richard Goldstone, publié le 15 septembre 2009, documente les graves violations du droit humanitaire international par Israël durant cette offensive, et certains actes équivalant à "des crimes de guerre voire à des crimes contre l’humanité". Il dénonce également comme crimes de guerre, bien que dans des proportions sans aucune mesure, les tirs de roquettes depuis Gaza par des groupes armés palestiniens.
Pour le président de la mission d’enquête de l’ONU, une saisine du Procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI) pour les crimes commis durant l’offensive israélienne à Gaza contribuerait à mettre fin à la « culture de l’impunité » qui « prévaut dans la région depuis trop longtemps ». Il souligne que « l’impunité pour crimes de guerre et de possibles crimes contre l’humanité a atteint un point critique » et considère que « l’absence actuelle de justice mine tout espoir d’un processus de paix et renforce un environnement qui favorise la violence ». On comprend que les dirigeants israéliens paniquent. Mais on comprend moins l’attitude inadmissible de l’Autorité palestinienne qui a contribué à reporter la décision, ceci à la consternation de la population palestinienne mais aussi du mouvement de solidarité internationale dont nous sommes partie prenante.
Près d’un an après l’offensive « Plomb durci », le siège meurtrier et illégal contre la population, entamé depuis plusieurs années, se poursuit. Des milliers de personnes sont contraintes de continuer à vivre sur des ruines ou dans des tentes à l’approche de l’hiver. Les besoins de première nécessité n’entrent ni ne sortent normalement de ce petit territoire surpeuplé et bouclé. Les services publics, notamment de santé, ne sont pas approvisionnés et la population manque de tout : eau, vivres, médicaments, vêtements, matériaux de construction et d’assainissement. Les bombardements et assassinats dits « ciblés » israéliens se poursuivent aussi dans un coupable silence général.
Il s’agit là de violations gravissimes du droit international.
Dans un tel contexte, l’AFPS entend poursuivre et développer ses actions de solidarité avec le peuple palestinien, contre le siège insupportable de toute la population gazaouie et contre l’impunité des criminels de guerre israéliens.
Plus de 40 000 signatures émanant de 118 pays ont été recueillies sur la pétition internationale adressée à l’Assemblée Générale des Nations unies, pour mettre en place un tribunal pénal international ad hoc afin de juger les crimes de guerre israéliens, notamment à Gaza. La pétition a été envoyée au Président de l’Assemblée générale des Nations unies à l’occasion de la session de septembre 2009.
C’est aussi dans ce contexte que l’AFPS s’associe et participera à l’initiative « Marche de la Liberté à Gaza », le 1er janvier 2010 à Gaza, une initiative pacifique à laquelle sont appelés les citoyens du monde entier pour exiger la levée du blocus israélien illégal et inhumain. Nous ne pouvons pas laisser mourir Gaza. La situation qui prévaut au Proche-Orient, les violations des droits humains et nationaux du peuple palestinien, ne peuvent plus durer. Les bases d’un règlement sont connues : ce sont les résolutions de l’ONU. Il est temps de les mettre en œuvre.