"Nous avons été trop bons en 1967 (lors de la guerre des Six jours, au cours de laquelle Israël a notamment annexé la vieille ville de Jérusalem, Ndlr). Si les Palestiniens violent nos accords, alors la prochaine fois, nous les jetterons dans le Jourdain". Ces propos ont été tenus par un général israélien à la retraite, Amiram Levin, lors d’une interview accordée au Maariv, dont des extraits ont été diffusés mercredi et repris par le Haaretz.
Un homme dont d’aucuns, en Israël, estiment qu’en cas de victoire des Travaillistes aux prochaines élections, il serait sur les rangs pour le poste de ministre de la Défense.
"Les Palestiniens méritaient d’être occupés, ils ne méritent rien d’autre parce qu’ils n’acceptent pas les frontières de la division", a-t-il encore martelé, avant d’ajouter : "Le problème, c’est que l’occupation corrompt, et qu’elle représente un danger existentiel pour nous en tant que société".
Ces propos interviennent alors que les tensions sont à nouveau exacerbées entre Palestiniens et Israéliens, suite à la décision du président américain, Donald Trump, de reconnaître Jérusalem comme capitale de la Palestine. La décision de Donald Trump concernant Jérusalem, annoncée le 8 décembre dernier, a provoqué la colère de nombreux Palestiniens, alors que le Hamas a appelé à une "nouvelle intifada". Plusieurs roquettes ont également été tirées à partir de la bande de Gaza, auxquelles l’armée israélienne a répliqué en bombardant des positions du Hamas.
Les Palestiniens revendiquent Jérusalem-Est, annexée par Israël, comme la capitale de l’Etat auquel ils aspirent. Israël considère tout Jérusalem comme sa capitale "indivisible". La communauté internationale n’a jamais reconnu Jérusalem comme capitale de l’Etat hébreu et considère que son statut doit être négocié.
Dans son interview, Amiram Levin critique également, de façon virulente, l’institution militaire, au sein de laquelle il a servi pendant 33 ans. "L’armée israélienne a oublié comment gagner", estime-t-il. "En contrôlant un autre peuple, vous transformez un tigre en cochon. Vous ne cherchez plus de cibles, vous devenez juste gros, en restant assis là". La mission de l’armée "n’est pas de faire rentrer les soldats, sains et saufs, à la maison, mais de tuer l’ennemi", assène-t-il encore.
Le Haaretz note que la virulence des propos de ce général à la retraite surprend, alors qu’il est considéré politiquement, comme penchant à gauche. Il a notamment été, rapporte le quotidien israélien, un fervent soutien de "Breaking the Silence", un groupe d’anciens militaires contestant le comportement de l’armée israélienne dans les territoires palestiniens occupés et voulant susciter "un débat moral".